La droite espagnole offre aux migrantes de ne pas les expulser si elles font adopter leurs bébés

 La droite espagnole offre aux migrantes de ne pas les expulser si elles font adopter leurs bébés


Une proposition de loi de la droite espagnole offre aux femmes migrantes enceintes de repousser leur expulsion, si elles consentent à donner leurs bébés à l’adoption, selon le journal espagnol El Pais. L’idée suscite une violente polémique dans le pays, alors que les élections législatives vont se tenir dans quelques semaines.


Thématique centrale de la politique espagnole, à l’instar de la France et de l’Italie, la migration s’invite dans le débat en pleine campagne pour les élections législatives de mai. Le Parti populaire (PP, droite conservatrice) propose de retarder l’expulsion des femmes enceintes migrantes, si ces dernières consentent à abandonner leur bébé, rapporte El Pais. Le parti a annoncé vouloir voter cette loi en cas de victoire aux élections.


Pour le chef de file conservateur Pablo Casado, ces enfants serviraient à pallier à la baisse de la natalité espagnole. Leurs mères en revanche redeviendraient expulsables après leur accouchement et l’adoption des bébés.


Dès son annonce, le projet a provoqué un scandale. « Sexiste. Raciste. Classiste. Il ne restait plus que ravisseur d’enfants. Fascistes. Chaque démocrate doit voter à la prochaine élection pour empêcher cette foule de venir au pouvoir », s’est insurgée sur Twitter, à l’image de nombreux internautes, Ada Colau, la maire de Barcelone. « Vous êtes la plus grande honte du pays, il semble que vous manquez le vol de bébés commis il y a quelques décennies », s’est indignée une internaute, en référence aux dizaines (voire centaines) de milliers d’enfants volés à leurs familles sous le régime franquiste.


 



« Ce que le PP propose d’essayer d’éviter les cas de bébés abandonnés, c’est que les femmes immigrantes sans papiers qui décident librement de livrer leur enfant pour adoption doivent la protéger et garantir leur confidentialité », a tenté de clarifier M. Casado en réaction à la polémique. « Bien sûr, nous en avons assez de voir des bébés migrants traîner dans des décharges. Allez maintenant, mec tu n’as pas le choix », l’encourage un internaute sur Twitter.


Selon Vladimir Núñez, un avocat spécialiste de l’immigration interrogé par El Pais, la proposition pourrait être contraire à l’article 13 de la Constitution espagnole, qui garantit toutes les libertés publiques aux étrangers en Espagne.


Rached Cherif