L’extrême droite européenne voudrait empêcher le travail des ONG en Méditerranée
Depuis plusieurs mois, les actions des ONG pour porter secours aux migrants tentant la traversée de la Méditerranée sont plus que critiqués. Frontex, agence en charge du contrôle des frontières européennes en Méditerranée, aurait notamment accusé les ONG de collusion avec les passeurs. Aujourd'hui, ce sont les militants identitaires qui viennent s'ajouter à cette campagne contre les ONG et surtout pour une plus grande étanchéité des frontières…
Les ONG pointées du doigt
Face à l'inaction des institutions européennes, plusieurs ONG organisent des missions de sauvetage en mer. Ce qui n'est pas du goût de l'Union européenne et de l'agence Frontex, qui ont lancé plusieurs attaques mettant en cause la crédibilité et le bien fondé des actions des ONG.
L'UE et l'agence de contrôle des frontières ont reçu récemment « l'aide » des militants de l'extrême droite européenne ayant lancé une opération pour collecter des fonds afin d'empêcher le travail des sauveteurs et des ONG : « Ils ont collecté, sur un compte, près de 57 000 euros quand même.
Suite à ça, énormément de citoyens se sont mobilisés et ont inondé de mails Paypal, sur lequel était
collecté l'argent, pour demander de stopper ce compte. Le compte a été gelé hier (14 juin) si je ne m'abuse. Mais on en est là… » s'indigne Brigitte Espuche de l'association Migreurop.
La solidarité de l'extrême droite européenne s'est mise en œuvre : d'Allemagne, de France, de Grande-Bretagne ou encore d'Italie, les contributions ont afflué. La tentation du repli sur soi gagne bien du terrain sur le Vieux continent : « Après la criminalisation de l'émigration, celle de l'immigration, celle des soutiens des personnes migrantes, on en arrive maintenant à diffamer tous les soutiens, les ONG… Nous nous demandons jusqu'où ça ira ? » déplore Migreurop.
Le combat est engagé
L'association Migreurop a donc décidé de dénoncer ses diffamations faites envers le travail des ONG. Elle veut rétablir certaines vérités et rappeler que l'action des ONG n'est pas à mettre en cause concernant ces drames migratoires, contrairement à la politique menée par les pays membres de l'UE depuis plusieurs années : « Depuis fin 2014, les Etats membres n'ont absolument pas investi dans le sauvetage (…) A partir du moment où ce qui guide les politiques européennes, ce n'est pas l'accueil mais l'hostilité, le contrôle, maintenir à distance les personnes jugées indésirables en Europe, c'est ça qui est responsable des drames migratoires » selon Brigitte Espuche.
Une vérité que l'association Migreurop tient à rappeler et à diffuser dans une période où la société, en France et en Europe, est de plus en plus divisée : « Il y a une vraie polarisation de la société. De plus en plus de Haine d'un coté, de plus en plus de solidarité de l'autre (…) Nous voulions aussi démontrer que dans ce monde qu'on voudrait nous montrer comme obsédé par la vision sécuritaire, il y a des citoyens qui se battent, qui veulent donner une autre vision du monde ».
CH. Célinain