L’Europe, zone hostile pour les mineurs isolés étrangers
La zone sud de la « jungle de Calais » sera évacuée progressivement après l'approbation, par la justice, de l'arrêté d'expulsion. Si le gouvernement parle de « solutions » apportées aux migrants qui devront quitter les lieux, l'association France terre d'asile (FTDA) attire l'attention sur le sort des mineurs isolés étrangers (MIE) qui restent les plus exposés.
La position britannique
Syriens, Erythréens, Egyptiens, ce ne sont pas moins de 326 mineurs qui ont été recensés dans le bidonville de Calais par l'association France terre d'asile. Nombre d'entre eux tentent de rejoindre, dans des conditions plus que dangereuses, de la famille de l'autre côté de la Manche. Le problème reste la position britannique et notamment l'immobilisme de David Cameron selon l'association : « La position de la Grande-Bretagne mais aussi des pays de l’Union est inacceptable. On ne négocie pas la qualité de la protection des enfants en Europe contre l’appartenance ou non à un traité ». Après avoir parcouru toute l'Europe depuis la Grèce, porte d'entrée sur le Vieux Continent qui ne bénéficie que de cinq centres pour MIE (25 à 50 places chacun), la traversée s'arrête donc bien souvent à Calais pour ces mineurs, comme leurs aînés.
Action européenne insuffisante
Si les conditions d'accueil inacceptables des MIE en France ont souvent été dénoncées, avec notamment les soupçons de mensonge sur l'âge dissipés par des tests osseux à la fiabilité aléatoire, c'est surtout la question de l'harmonisation de cet accueil au niveau de l'Union qui est remis en question : « La commission doit élaborer des normes stratégiques minimales communes pour les États concernant les MIE. Ces normes doivent porter sur chaque étape du processus, depuis l’arrivée du mineur sur le territoire européen jusqu’à ce qu’une solution durable soit trouvée pour lui, afin de lui assurer une protection adéquate » indique FTDA.
L'association qui indique avoir accueilli dans ses centres d'Arras et St-Omer près de 1400 mineurs isolés. A l'heure où toute une partie de la « jungle de Calais » sera évacuée, la protection des MIE ne semble pas être la préoccupation principale des gouvernements français et britannique…
F. Duhamel