Europe : aux frontières, les exilés exposés au Covid-19
Dans la lutte contre le Covid-19, la fermeture des frontières européennes devient un alibi pour mieux refouler les personnes migrantes.
Confinement forcé
Dénoncés depuis plus de quatre ans par toutes les organisations de défense de droits de l'homme, les hotspots, notamment ceux des îles grecques, sont surpeuplés.
Si cela posait déjà problème avant la pandémie de Covid-19, déjà pour des raisons sanitaires, aujourd'hui ces conditions de vie dans les camps, comme celui de Moria sur l'île de Lesbos, deviennent dangereuses.
Le collectif Migreurop rappelle que depuis le 22 mars dernier, un confinement forcé des exilés dans ces camps a été décidé par les autorités grecques.
Une décision problématique pour Migreurop : « Leur surpopulation [des camps, ndlr] rend la prévention de la propagation du virus pratiquement impossible, malgré les efforts des exilés qui s’auto-organisent ».
Refoulements
Outre le confinement dans des conditions inappropriées pour les exilés déjà présents sur le territoire européen, le combat contre la pandémie est pris en excuse pour un durcissement de la fermeture des frontières européennes occasionnant de nombreux refoulements :
« Les refoulements sous-traités aux garde-côtes libyens continuent de plus belle, tout comme ceux exécutés par les autorités grecques ou chypriotes. Les actes de violence à l’égard des exilé·e·s se multiplient également tout au long de la route des Balkans ».
Un durcissement visible même à l'intérieur de l'UE selon Migreurop : « les autorités françaises par exemple continuent de refouler vers l’Italie, alors que ce pays est actuellement l’un des épicentres de la pandémie ».
L'exemple portugais
Dans cette période où la fermeture semble être une solution pour lutter contre la propagation de la pandémie, une décision du Portugal montre que d'autres options sont possibles : « Nous saluons l’initiative du Portugal de régulariser les personnes migrantes pour garantir leurs accès aux soins, et demandons l’extension de cette mesure à travers l’Europe et qu’elle soit rendue permanente » indique Migreurop.
Pour le collectif, il est nécessaire de fermer les camps grecs surpeuplés et de reloger les exilés « y compris dans d’autres pays européens si nécessaire, sont les conditions pour qu’ils et elles puissent exercer leurs droits fondamentaux, dont le droit à être protégés du virus ».
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