Europe : aux frontières, des violences dans le silence

 Europe : aux frontières, des violences dans le silence

EDIRNE


Depuis fin février, la Grèce ferme les frontières européennes de manière violente, et ce, sans condamnation de l'Union Européenne.


Violences aux frontières


« En mer, les garde-côtes [grecs, ndlr] coupent la route aux bateaux des migrants et réfugiés, tirant en l’air et blessant certains passagers » rapporte Migreurop.


C'est une situation explosive qui est en place en Grèce aux portes de l'Europe. Une partie de la population, ainsi que des milices fascistes, prêtent main forte à la police et à l'armée grecque pour refouler les personnes exilées, souvent en mettant délibérément la vie de ses dernières en danger, parfois en causant des morts.


C'est ce que rapportent de nombreuses organisations, françaises (Utopia 56), européennes (Statewatch (Royaume-Uni), Federación SOS Racismo (Espagne)) et au-delà (Migreurop (réseau euro-africain), AMDH Maroc (Association marocaine des droits de l’homme)).


Illégalité ?


Selon le droit international et européen, le refoulement à la frontière, d'une personne en demande de protection internationale sans avoir examiné sa situation, est interdit.


Pourtant, selon Migreurop, l'UE tarde à rappeler ce point de droit aux autorités grecques. L'organisation de soutien aux personnes migrantes s'alarme même de certains propos de dirigeants européens : « Charles Michel, président du Conseil européen, a ainsi encensé les efforts des Grecs pour « protéger les frontières de l’Europe » (…) Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a qualifié la Grèce de « bouclier européen » ».


Situation délicate


Pour rappel, cet afflux soudain de migrants à la frontière gréco-turque est le résultat direct d'une décision de la Turquie.


Suite à une attaque syrienne à Idlib ayant fait plus de 30 morts dans l'armée turque, les autorités ont décidé de laisser passer les migrants syriens, pour forcer l'UE à la soutenir dans ses opérations militaires en Syrie.


A Paris, diverses organisations avaient appelé à se rassembler mercredi (18 mars), Place de la République, pour dénoncer ces violences aux frontières de l'Europe contre des personnes exilées.


Un rassemblement très incertain, dû à la situation dictée par les précautions à prendre pour endiguer le Covid-19.