Droit d’asile : dépasser les égoïsmes nationaux
Comment sauver le droit d’asile en Europe ? Les think tanks Terra Nova et Institut Montaigne proposent des pistes dans un rapport ambitieux.
Droit d’asile en danger
Hier (18 octobre), les think tanks Terra Nova et Institut Montaigne publiaient le rapport « Sauver le droit d’asile ». Faisant le constat d’une application de plus en plus hétérogène de la convention de Genève dans les pays européens, le rapport pointe les dysfonctionnements des réponses apportées, jusqu’ici, à la « crise migratoire » en Europe. L’échec d’un plus grand contrôle des flux d’entrées et des processus d’externalisation des contrôles révèle l’impuissance des pays de l’Union à résoudre cette crise.
L’Union menacée
Le système Dublin, obligeant le pays de première entrée en Europe à traiter la demande d’asile, est responsable, selon le rapport, d’une cacophonie administrative : « il a fait porter sur les pays situés en première ligne une charge disproportionnée, sans empêcher pour autant les mouvements secondaires ». Outre les tensions résultant du système Dublin, ces derniers mois, la question de l’accueil des personnes migrantes sauvées en mer a divisé un peu plus les pays de l’Union : « Les polémiques incessantes au sujet du destin des demandeurs d'asile secourus en mer ont fini par alimenter, non seulement des égoïsmes nationaux, mais aussi des forces populistes dont la montée en puissance est de mauvaise augure pour le projet européen ».
Quelles solutions ?
Parmi les solutions proposées dans le rapport, la création d’un Office du droit d’asile en Europe (ODAE) est des plus ambitieuses. Cette structure serait « chargée de coordonner ces agences nationales et d’harmoniser peu à peu leurs pratiques décisionnelles ». Dans la même lignée, les deux think tanks proposent « la création de centres européens d’accueil et de traitement (CEAT) sur le sol européen » pour une meilleure gestion des personnes secourues en mer.
Si toutes ces pistes de solution pour résoudre la « crise migratoire » semblent être évidentes, la plus grosse difficulté sera de rassembler tous les pays de l’Union derrière la même politique migratoire. Or, à ce jour, l’intérêt commun ne semble pas être la priorité.