Demandeurs d’asile : les organisations veulent être consultées
L'Office français de l'immigration et l'intégration (OFII) retarde légèrement la mise en place de sa nouvelle mesure, mais ne l'abandonne pas.
Changement
Le temps de leur procédure, les demandeurs d'asile se voyaient attribuer l'ADA (allocation des demandeurs d'asile) ainsi qu'une carte de retrait. C'est le fonctionnement de cette carte que l'Office français de l'immigration et l'intégration (OFII) a annoncé, au cœur de l'été, vouloir changer dès début septembre : la carte de retrait sera uniquement une carte de paiement avec une limite de 25 paiements par mois.
Suite à cette annonce, certaines organisations, dont France Terre d'Asile et Forum réfugiés-Cosi, ont écrit, en août, un courrier au Directeur général des étrangers en France et au Directeur général de l’OFII afin de soulever les difficultés que rencontreront les allocataires avec cette nouvelle mesure.
Recul
Parmi les raisons pour lesquelles les organisations étaient contre la mise en place de cette nouvelle mesure dès début septembre, il y avait les raisons techniques. L'utilisation exclusive des cartes de paiement, par les demandeurs d'asile, dans les structures d'accueil et d'hébergement, contraint ces dernières à s'équiper en conséquence. L'OFII a donc reculé précisément à cause de ce point précis, ce qui a été accueilli avec satisfaction par les organisations :
« L’OFII a annoncé le report de cette mesure au 5 novembre « afin de donner un délai supplémentaire aux opérateurs (…) pour qu'ils puissent équiper toutes leurs structures en terminaux de paiement » ».
Ce recul est surtout l'occasion pour les organisations de l'asile de pouvoir demander une réelle concertation afin d'agir dans l'intérêt des demandeurs d'asile.
Un budget en question
Au-delà de cette mesure, c'est la volonté politique du gouvernement qui est questionnée par les organisations de soutien aux demandeurs d'asile :
« Les parlementaires ont en effet adopté un budget 2019, qui prévoyait 336 millions de dépenses pour l’ADA, alors que celles-ci est estimées à plus de 500 millions d’euros (…). La sous-budgétisation de l’ADA est récurrente : en 2018, la loi de finances prévoyait 317 millions d’euros pour une dépense réelle de 424 millions d’euros. C’est bien cet aspect de nos politiques publiques qui doit être questionné lors des débats à venir sur le projet de loi de finances pour 2020 ».