Covid-19 : Pétition pour la reconnaissance des médecins étrangers en France

 Covid-19 : Pétition pour la reconnaissance des médecins étrangers en France

L’équipe multinationale de l’IHU de Marseille illustre bien l’apport des scientifiques étrangers à la recherche française.


En première ligne face à la pandémie, qui a déjà fait plus de 20 000 morts en France, les médecins travaillant dans l’Hexagone, mais diplômés hors de l’Union européenne ne bénéficient pourtant pas du même statut que leurs homologues européens. Dans le contexte de lutte contre le covid-19, le chef de service d’origine syrienne Amine Benyamina a lancé une pétition appelant à l’intégration des médecins étrangers.


La pétition est adressée directement à Édouard Philippe, Premier ministre, et réclame ce que l’auteur considère comme une injustice, à savoir la différence de traitement entre les médecins exerçant en France selon qu’ils soient diplômés ou non en Union européenne.


Les médecins étrangers, notamment venant du Maghreb et d’Afrique, sont entre 4000 et 5000 en France selon les sources. Ils constituent ainsi une part significative des forces sanitaires aujourd’hui engagées dans la lutte contre la pandémie de covid-19. On les retrouve par exemple en grand nombre à l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée du Pr Raoult à Marseille.


Mais, « un grand nombre sont des médecins au statut précaire qui, avec leurs confrères, maintiennent le fonctionnement du service hospitalier dans la bourrasque et sauvent des vies dans des conditions difficiles matériellement, mais aussi périlleuses pour eux-mêmes », s’émeut Amine Benyamina, chef du service d’addictologie de l’hôpital Paul-Brousse, à Villejuif (Val-de-Marne). Il souligne d’ailleurs que beaucoup d’établissements ne pourraient pas assurer leurs missions sans ces médecins étrangers.


« Ces médecins à diplôme étranger qui luttent au quotidien méritent la reconnaissance de la République pour leur engagement en première ligne alors que leur salaire est souvent dérisoire par rapport à ceux de leurs collègues, et qu’ils risquent de retourner à la précarité et à l’incertitude sur leur avenir en France une fois la crise surmontée (…) Leur courage ne doit pas rester sans reconnaissance de la Nation », plaide l’addictologue, lui-même diplômé en Syrie et passé par ce statut précaire avant d’être intégré.


Cette reconnaissance passe selon lui par leur « intégration pleine et entière dans le système de santé (égalité de statut, de déroulement de carrière et de rémunération, avec une reconnaissance immédiate fondée sur les attestations de services effectués pendant la crise) de tous ces praticiens afin que leur dévouement ne soit pas occulté ».


Lancée il y a 2 semaines, la pétition en ligne a déjà recueilli près de 40 000 signatures, dont celles des médiatiques Marina Carrere D’Encausse et Michel Cymes, médecins connus pour avoir entre autres animé ensemble le magazine quotidien Allô docteur sur France 5. La liste des signataires compte également le directeur de l’INSERM Axel Kahn, l’ancien ministre Bernard Kouchner ou encore l’un des fondateurs de Médecin sans frontières Patrick Aeberhard.