Aquarius : La Corse et Sète proposent d’accueillir le navire humanitaire, Paris refuse

 Aquarius : La Corse et Sète proposent d’accueillir le navire humanitaire, Paris refuse

L’Aquarius


Pour la deuxième fois cette année, l’Aquarius, navire humanitaire opérant en Méditerranée centrale, se retrouve dans l’incapacité de débarquer les naufragés secourus en mer. Comme en juin dernier, l'Italie et Malte refusent d'accueilli le bateau en violation du droit maritime international. Plusieurs ports français notamment ont proposé d’accueillir les rescapés, mais se sont heurtés au refus de Paris.


La Corse est toujours prête à ouvrir un de ses ports à l'Aquarius, a indiqué mardi Jean-Guy Talamoni, le président de l'Assemblée de Corse. « La Corse est exactement dans le même état d'esprit » qu'en juin, lorsque le navire avait déjà été interdit d'accoster en Italie et à Malte, a souligné M. Talamoni sur BFMTV. « Il faut maintenant que les autorités de l'État fassent en sorte que ces personnes soient accueillies », a-t-il ajouté, soulignant que les 141 migrants à bord du navire n'étaient « pas tou(s) en bonne santé » et qu'« il y a donc une question d'urgence ».


Le directeur du port de Sète, l'ancien ministre communiste Jean-Claude Gayssot, a également proposé lundi d'y accueillir les 141 migrants secourus vendredi par le navire au large de la Libye, « si les autorités françaises le lui permettent ». Selon lui, « c'est la dimension humanitaire qui doit prévaloir, il s'agit de sauver des vies, des familles ».


 


« Ouvrez-nous les portes »


« On a laissé pendant des années l'Italie se débrouiller avec ce problème comme si c'était son problème, alors que c'était le problème de toute l'Europe (…) Maintenant on ne va pas considérer que c'est le problème de l'Espagne, parce que l'Espagne a une attitude plus ouverte », a ajouté M. Talamoni. Au-delà d'un accueil d'urgence, il a plaidé pour un « accueil pérenne », avec « une répartition harmonieuse en fonction des capacités de chaque État » européen, « y compris de l'Est qui sont réticents ».


Mais, l'Élysée a manifesté lundi son désaccord avec ces initiatives et indiqué que la France discutait actuellement avec les autres pays méditerranéens de l'UE pour trouver « rapidement » un port d'accueil à l'Aquarius et ses 141 migrants. Pour Paris, puisque le navire se trouvait lundi entre l'Italie et Malte, les ports français ne sont pas les plus proches.


« Ouvrez-nous les portes, on ne va pas exploiter toute votre richesse. Ouvrez-nous les portes, nous ne sommes pas venus violer vos lois. Ouvrez-nous les portes, nous sommes des êtres humains », supplie une Ivoirienne secourue à bord de l’Aquarius à une journaliste de France Info se trouvant à bord du bateau.


L'Espagne, qui avait accueilli le navire une première fois en juin avec 630 migrants à son bord et est depuis devenue la première porte d'entrée des migrants en Europe, rechigne à se proposer à nouveau.


Rached Cherif


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