25 ans après la chute du mur de Berlin : toujours plus de murs
Les inquiétudes sécuritaires et les désirs d'endiguer l'immigration irrégulière font s'élever de plus en plus de murs. Le dernier en date est celui lancé par la France au port de Calais, dont la construction a débuté mardi. Alors que la chute du mur de Berlin aurait pu faire croire à l’avènement d’un monde sans barrière physique. En 25 ans, le nombre de murs dans le monde est au contraire passé de 16 à 65. Tour d’horizon des principaux murs de l’espace euroméditerranéen.
HONGRIE : Pour barrer la route aux migrants, le gouvernement nationaliste de Viktor Orban a érigé en septembre 2015 une clôture barbelée de quatre mètres de haut sur les 175 km de sa frontière avec la Serbie, puis en octobre suivant à la frontière croate. Plusieurs pays européens l’ont imité : Slovénie, Macédoine et Autriche notamment.
GRÈCE : En 2012, le gouvernement grec a lancé la construction du mur d'Evros, en fait une barrière barbelée, à la frontière avec la Turquie, l'un des points de passage les plus prisés des migrants.
ESPAGNE : Sur la côte marocaine, les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, seules portes d'entrée terrestres vers l'Europe pour l'immigration clandestine venue d'Afrique et du Maghreb, sont entourées de barrières grillagées difficiles à franchir. De nombreux candidats à l'émigration sont morts en tentant de les sauter.
ISRAËL : En juin 2002, les Israéliens ont entamé la construction d'une « clôture défensive » de 650 km le long de la « ligne verte » avec la Cisjordanie pour empêcher les attentats palestiniens. Cette barrière, constituée de barbelés, fossés, clôtures électroniques et murs de béton, atteint parfois 9 m de haut. Elle est largement dénoncée, y compris par des décisions de la justice israélienne qui estiment qu'elle sert à confisquer des terres et à établir une frontière de facto, en violation des lois internationales. Des séparations analogues existent aux frontières avec la Jordanie, le Liban et la Syrie.
Sur d’autres frontières, y compris intraeuropéennes, les contrôles ont été rétablis et largement musclés, particulièrement pour dissuader les migrants de les traverser. C’est le cas à Calais, point de passage vers la Grande-Bretagne, mais aussi à la frontière entre la France et l’Italie, ou encore entre l’Allemagne et l’Autriche.
La barrière la plus meurtrière reste cependant la Méditerranée. En 2014, le nombre de personnes disparues en mer en tentant d’arriver en Europe représente 75 % de tous les morts aux frontières dans le monde, comme le rappelle l’excellente vidéo de nos confrères de France TV info.
Rached Cherif