Migrants : cinq militaires mis en examen pour non-assistance à personne en danger
Cinq militaires sont soupçonnés d’avoir fauté dans leur mission de secours. C’était en novembre 2021. 27 personnes sont mortes, noyées dans la Manche.
Après les passeurs, les secours : l’enquête sur le naufrage de cette embarcation s’accélère avec la mise en examen de cinq militaires. Ces trois femmes et deux hommes étaient tous affectés au Cross au moment des faits.
Il s’agit du Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage Gris Nez (Cross, Pas-de-Calais). Ces derniers jours, ils ont été placés en garde à vue et interrogés par la Section de recherche de la gendarmerie maritime de Cherbourg.
Hier, le 25 mai, ils ont été présentés aux magistrats instructeurs de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée du tribunal judiciaire de Paris. Ils ont alors été mis en examen pour non-assistance à personne en danger et laissés libres à l’issue de leur interrogatoire.
Se renvoyer la balle
Dans ce dossier, les autorités françaises sont soupçonnées d’avoir été appelées à l’aide à une quinzaine de reprises et de ne pas être venues en aide aux migrants la nuit du naufrage. Le canot a coulé au petit matin du 24 novembre 2021, emportant 27 passagers, majoritairement des Kurdes irakiens, âgés de 7 à 46 ans.
Personne ne leur est venu en aide. Ni côté français ni côté britannique, chacun passant la nuit à se renvoyer la balle. Les retranscriptions de conversations glaçantes laissent toutefois apparaître que le Cross a contacté à plusieurs reprises les garde-côtes britanniques.
Enquête en cours en Angleterre
Dix passeurs présumés, majoritairement afghans, ont déjà été mis en examen dans l’information judiciaire. Une enquête est également en cours outre-Manche. Les autorités britanniques ont annoncé fin novembre avoir arrêté un homme.
En 2022, 46 000 demandeurs d’asile ont traversé la Manche : en majorité des Afghans, des Iraniens et des Albanais. 8 000 d’entre eux ont été secourus dans les eaux françaises.