Meurtre de Lola : la récupération politique continue

 Meurtre de Lola : la récupération politique continue

Carine Schmitt / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

L’extrême droite organise ses propres rassemblements en la mémoire de Lola. Le RN fait une minute de silence devant l’Assemblée, Renconquête se réunit à Denfert.

 

Les parents de la collégienne, sauvagement tuée la semaine dernière à Paris, ont demandé « du respect, la paix pour la mémoire de Lola et qu’on les laisse faire leur deuil dans la dignité ». Il semble que leur appel a finalement été entendu par une partie de la classe politique. Il n’y a pour l’instant pas de date retenue pour la tenue d’une marche blanche. Mais cela n’a pas empêché les deux partis d’extrême droite de s’étriper sur la question.

Aujourd’hui, deux hommages distincts auront lieu à Paris: le Rassemblement national organise une minute de silence devant l’Assemblée nationale en fin de journée, et le parti d’Eric Zemmour, à la même heure, se rassemblera place Denfert-Rochereau.

Sujet qui déchaîne la droite

Depuis vendredi dernier, le meurtre de Lola est politiquement instrumentalisé de toutes parts. La principale suspecte, Dahbia B., une Algérienne de 24 ans, a été mise en examen pour « meurtre » et « viol aggravé » puis écrouée. Elle était entrée légalement en France en 2016 avec un titre de séjour étudiant, mais faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français depuis août. Et c’est tout le sujet qui déchaîne la droite.

« Faire mieux »

Lors des questions au gouvernement au Sénat, le président du groupe LR Bruno Retailleau avait affirmé que « le désordre migratoire peut tuer: si cette Algérienne n’avait pas été sur le sol français, Lola aurait été encore en vie ». Hier, l’exécutif a estimé qu’il devait « faire mieux » sur les expulsions d’immigrés irréguliers : « Nous travaillons d’arrache-pied pour faire en sorte que les expulsions » soient « suivies d’effets », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. 

De son côté, sur Twitter, Eric Zemmour a appelé à la mobilisation pour « toutes les victimes de francocides » et a récusé toute accusation de « récupération » : « La récupération, c’est l’interprétation interdite. Le chantage à la récupération, c’est la loi de l’omerta ».