Meta veut modérer les publications anti-immigration en Europe

 Meta veut modérer les publications anti-immigration en Europe

Le siège social de Meta (anciennement Facebook) à Menlo Park, en Californie, le 9 novembre 2022. (Photo par JOSH EDELSON / AFP)

Le conseil de surveillance du groupe Meta va se pencher sur les cas de deux publications Facebook prônant un discours anti-immigration en Allemagne et en Pologne.

 

L’idée est de passer en revue la politique de modération du réseau social. « Les nombreux signalements de contenus liés à l’immigration qui nous sont soumis en Europe posent de sérieuses questions sur la façon dont Meta fait face à ce type de problème, y compris dans des cas de recours à un langage codé », a déclaré le groupe dans un communiqué.

Le conseil de surveillance a été saisi par des utilisateurs de Facebook au sujet de nombreuses publications. En réponse, il explique avoir sélectionné deux cas représentatifs des questionnements soulevés.

 

Mot polonais pour décrire des personnes noires

Le premier contenu en question, une image représentant le Premier ministre polonais Donald Tusk, a été posté par l’administrateur d’une page Facebook revendiquée comme page officielle du parti d’extrême droite polonais Konfederacja en mai 2024.

La publication a conduit le conseil de Meta à s’interroger sur l’utilisation d’un terme polémique : « le mot polonais utilisé pour décrire des personnes noires dans le texte (superposé à l’image) est considéré comme un terme offensant par certains et fait l’objet d’un débat en Pologne ». Signalé par une quinzaine d’utilisateurs, le contenu est resté en ligne.

 

Aucun caractère obligatoire

Le conseil a également décidé de s’intéresser à une autre image postée sur une page Facebook allemande. Le message de ce post s’appuyait sur l’argument selon lequel l’Allemagne n’avait pas besoin de davantage de « spécialistes des viols collectifs » sur son sol.

Le contenu renvoyait vers un article relatif à l’arrestation d’un étranger pour viol collectif. Il a été signalé par un utilisateur qui a dénoncé « l’assimilation de tous les réfugiés à des criminels et des violeurs ». Il est également resté en ligne.

Le conseil de surveillance a précisé qu’il rendrait « dans les prochaines semaines » un avis sur les deux cas « au regard de la responsabilité de l’entreprise concernant le respect des droits de l’Homme, incluant la protection des individus vulnérables et la liberté d’expression ».

Les décisions rendues par l’organe créé en 2020 n’ont aucun caractère obligatoire pour Meta, mais conduisent régulièrement l’entreprise à faire évoluer ses règles de modération.