Méditerranée : L’indifférence de l’UE jugée « inacceptable »
La Méditerranée continue de faire des victimes. Médecins sans Frontières (MSF), qui y intervient, regrette le silence et l’inaction des institutions européennes.
En une semaine, deux opérations de sauvetage en Méditerranée centrale. Mais surtout, plus de 100 personnes ont péri en tentant de rallier l’Europe.
Embarquée à bord du Geo Barents, une équipe de MSF a prodigué des soins médicaux à 113 rescapés. L’ONG attend de se voir attribuer un port sûr afin de procéder à leur débarquement.
Cependant, l’équipe de MSF témoigne également de l’interception et du renvoi de force vers la Libye de plus de 130 personnes. Celles-ci seront donc possiblement de nouveau confrontées aux « mauvais traitements, abus et tortures, qui ont été largement documentés, dans les centres de détention libyens ».
L’enfer
« Ces personnes ont fui l’enfer de la Libye et ont ensuite assisté à la mort de dizaines de leurs compagnons en dérivant pendant plusieurs jours en mer (…) Elles ont été renvoyées en Libye, entrant à nouveau dans le cercle vicieux de la violence auquel elles tentaient d’échapper », explique Caroline Willemen, coordinatrice de projet MSF à bord du Geo Barents.
Selon l’ONG, un pétrolier ayant embarqué des personnes migrantes survivantes, les a ramenées en Libye. Et ce malgré, l’offre de MSF d’apporter une assistance médicale et le rappel des obligations légales et maritimes, de transporter les survivants vers le lieu sûr le plus proche.
« Inacceptable »
MSF fustige l’indifférence de l’UE et de ses Etats membres qu’elle juge « inacceptable ». L’ONG pointe leur abandon des opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée. Tâche confiée aux garde-côtes libyens. Une indifférence d’autant plus regrettée dans le climat de solidarité actuel :
« Alors même que ces mêmes dirigeants et institutions européens expriment leur plus profonde solidarité avec les réfugiés fuyant l’Ukraine, on ne peut que s’étonner du traitement réservé par l’Union européenne à ces personnes fuyant des situations de violence dans leur pays d’origine ».
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