Méditerranée : l’inaction coupable des Etats membres de l’UE

 Méditerranée : l’inaction coupable des Etats membres de l’UE

Le navire Geo Barents de MSF a secouru 470 personnes migrantes en mer Méditerranée, entre le 9 et le 11 mai 2022.

Silence, inaction, les Etats membres de l’UE, et notamment l’Italie et Malte, détournent le regard des embarcations en détresse en mer Méditerranée. La société civile est forcée d’assumer la charge.

 

Du 9 au 11 mai, le Geo Barents, navire de sauvetage de Médecins sans Frontières (MSF) opérant en Méditerranée centrale, a secouru 470 personnes migrantes qui tentaient la traversée vers l’Europe. Celles-ci ont été repérées à l’aide de la ligne téléphonique d’urgence Alarm Phone, mais aussi avec l’aide de Pilotes Volontaires, une organisation à but non lucratif qui prend en charge une observation aérienne en Méditerranée centrale.

La problématique est maintenant de trouver un lieu sûr de débarquement pour ces personnes. Tâche toujours aussi compliquée, sans réelle coordination des Etats membres.

Inaction

Outre la difficulté de trouver un lieu de débarquement, Juan Matias Gil, chef de mission pour les opérations de recherche et de sauvetage de MSF, dénonce la passivité de l’Italie et Malte malgré l’obligation légale de porter assistance aux embarcations en danger.

« Nous avons été une nouvelle fois consternés par l’inaction des autorités maltaises et italiennes (…) Les forces armées maltaises, qui sont les premières responsables des sauvetages dans la zone de recherche nationale, ont été informées en même temps que nous, mais elles sont restées silencieuses et inactives », fustige-t-il.

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L’UE ferme les yeux

MSF s’indigne du fait que, non seulement l’Italie et Malte, mais aussi l’ensemble de l’Europe continue de « fermer les yeux » sur la situation en Méditerranée. L’ONG indique que, depuis 2014, ce sont au moins 24 000 personnes qui y sont officiellement mortes ou disparues.

Un autre chiffre, du Projet Migrants Disparus de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), fait état de plus de 17 000 morts ou disparus.

S’il est difficile de répertorier précisément tous ces morts, ce qui est sûr c’est que l’UE se repose sur les ONG pour le sauvetage : « Il est incompréhensible qu’après toutes ces années de traversées mortelles en Méditerranée, des organisations privées comme nous assument la charge essentielle de sauver des vies en mer », déplore Juan Matias Gil.