Médicament : Le fabuleux destin de Mohand Sidi Saïd

 Médicament : Le fabuleux destin de Mohand Sidi Saïd

Mohand Sidi Said (DR)

A force de ténacité et de travail,  Mohand Sidi Said perce dans l’industrie du médicament. Il deviendra le numéro 2 du géant du secteur, Pfizer. Dans son livre touchant et bouleversant, « Du Djurdjura à Manhattan » aux Editions Prolégomènes, il revient sur son parcours hors du commun et sa vision de la santé.

La vie de Mohand Sidi Said ressemble à un conte de fées qu’un scénariste d’Hollywood n’aurait pas osé écrire. Et pourtant, tout est vrai !

Il était une fois un petit garçon aux yeux bleus pénétrants qui a l’âge de 9 ans perd son père émigré en France. Vivant dans un petit village de Kabylie, près des montagnes du Djurdjura, l’orphelin de père se retrouve avec sa grand-mère, Keltouma après la tuberculose de sa mère. Tour à tour, charbonnier, vendeur de billets de loterie ou primeur, il essaie d’aider du mieux qu’il peut sa modeste famille.

Un cousin instituteur lui intime d’aller à l’école. Pieds nus, il fait 6 kilomètres aller retour par jour (même en hiver) pour apprendre. Se plongeant avec délectation dans les lettres, les mathématiques et les études, il devient peu à peu écrivain public et facteur.

Brillant élève, il fait de la bibliothèque sa meilleure amie. Tout y passe : de Ronsard à Hugo, de Giono à Simone de Beauvoir. « Petite » main des indépendantistes, il tente de poursuivre ses études, malgré la guerre qui fait rage dans son pays.

Il se voit avocat. Il ne sera pas ! Dés lors, il commence en tant que postier au PTT de l’Algérie post-indépendance. Au détour d’une consultation, un cousin médecin lui instille l’idée de devenir délégué médical. L’univers du médicament lui ouvre les bras. Son don de l’écoute et de l’empathie, la truculence des mots choisis dans le Larousse et ses méthodes de management font de lui l’homme providentiel. A force de ténacité, il gravit les échelons d’autant que les résultats sont au rendez vous.

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Un départ d’Algérie pour plusieurs décennies

Ses succès d’abord au niveau algérien se confirment au niveau régional à Casablanca pour toute l’Afrique de l’Ouest. De là, Mohand se voit envoyer au Kenya pour l’Afrique de l’Est. De retour à Casablanca, l’ancien ministre de l’intérieur, Driss Basri lui refuse un visa. Qu’à cela ne tienne, il part alors à Vitrolles dans le Sud de la France.

Nouveau challenge au début des années 80. La division égyptienne de l’usine de médicament est en faillite. « Africanisant » le personnel, il réussit à redresser la barre.

En 1990, le géant américain du médicament lui confie toute l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie du Sud Est avec un bureau au siège de New York. Devenu un véritable globe-trotteur, il découvre un nouveau monde à travers ses voyages au Pakistan, en Inde et au Japon, un pays peu connu pour son « amabilité » vis à vis des patrons étrangers.

En 2004, il prend sa retraite d’une société à laquelle il aura consacré 40 ans de sa vie et qu’il a su porter parmi les meilleurs du secteur du médicament !

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Un géant du médicament au grand coeur

Si l’histoire est belle, elle l’est encore plus quand des détails truculents livrent d’autres aspects de l’homme discret et secret. Ainsi, on apprend le rôle de sa grand mère taiseuse mais source d’amour indéfectible. Son appréhension du racisme quand un collègue refuse de travailler sous les ordres d’un « arabe » nous touche. On est fier de son envie de « relocaliser » les responsables des usines de production ou de sa détermination de féminiser le monde du médicament. Au fil des pages, les pages s’égayent de ses rencontres avec Pelé, John Howard (l’ancien premier ministre australien) ou le roi de Jordanie et sa femme, Abdallah et Rania.

« Si tu ne sais pas où tu vas, rappelle toi d’où tu viens ! »

Mais au delà du coté people, Mohand Sidi Said n’oubliera jamais ses origines. Sa carrière au sein d’une industrie du médicament, souvent honnie pour sa cupidité et son manque d’humanisme, le prouve. S’il ne se voit pas comme un simple vendeur, il veut aussi apporter le bien autour de lui.

L’homme ne va pas dans un pays sans visiter hôpitaux, systèmes de santé, etc… Il permet aux salariés, même des pays émergents, de toucher des stocks options. Qualifié de « socialiste » (un mot correspondant à communiste aux Etats-Unis, ndlr), il poussera la géant du médicament à toujours envisager un rôle social et sociétal au delà de ses prérogatives. Rencontrant l’ancien prix Nobel de la paix 1984, Desmond Tutu, l’une de ses grande fiertés est son succès pour pousser son entreprise à aider l’Afrique du Sud à obtenir des génériques contre le VIH/SIDA.

A 80 ans, il continue à aider, notamment les causes qui lui sont chères. Les programmes de « SOS Village d’enfants » en Algérie, au Maroc ou au Liban seront autant d’occasions pour l’homme d’affaires de faire preuve de philanthropie pour les orphelins et les gens dans le besoin.

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Son combat : l’accès universel aux soins

Mohand Sidi Said ne connait pas vraiment de retraite. Son agenda continue à être bien rempli entre ses activités de bénévolat, ses demandes d’aides, l’écriture de ses livres ou ses conférences dans plusieurs pays du monde.

Sa source d’inquiétude reste l’accès aux soins. La crise sanitaire du COVID-19 n’a épargné personne. Le constat de l’ancien spécialiste du médicament est sans appel : la France a failli. Son système de santé s’est appauvri et il en veut à ses ministres de la santé devenus au fil des ans « ministre des économies. »

Lui qui appelle à un « Grenelle de la Santé », parle aisément de santé à deux vitesses. Son principal espoir : la recherche et développement, qui est révolutionnée aussi par l’intelligence artificielle. Il voit se développer autour de lui toutes ses recherches fabuleuses pour soigner de la maladie du siècle, le cancer. Son analyse du COVID-19 met en relief les efforts imposés par cette maladie.

Le livre « Du Djurdjura à Manhattan » est une ode à la méritocratie et à l’humanisme. Courrez le commander ! Non seulement, il vous inspirera et vous fera du bien mais les recettes seront reversées à une ONG !

Médicament : Du Djurdjura à Manhattan

« Du Djurdjura à Manhattan, Résilience, pouvoir et philanthropie », de Mohand Sidi Saïd, Editions Prolégomènes, 19,00 €