Télévision : Lilia Bousfoul, profession reporter

 Télévision : Lilia Bousfoul, profession reporter

Crédit photo : Archives personnelles de Lilia Bousfoul


MAGAZINE JANVIER 2018


Après plusieurs années passées à LCI, la journaliste a récemment rejoint Canal+ et l'émission "Le Tube". Sa thématique de prédilection : les sujets de société. 


Petite, Lilia, benjamine d’une fratrie composée de cinq garçons, rêvait de devenir commentateur de matchs de foot ! “En grandissant, les questions sociétales se sont imposées à moi. Je vivais dans l’utopie de vouloir dénoncer les choses. Je voulais devenir jour­naliste pour changer le monde”, explique la trentenaire, titulaire d’un DEA de sociologie et diplômée de l’Institut pratique du journalisme (IPJ). Les thématiques “société” sont les sujets qui la passionnent : du cyber-harcèlement aux cyber-enquêteurs, elle mène l’enquête pour Le Tube, une émission hebdomadaire dédiée à l’actualité des médias, et diffusée sur Canal+ qu’elle a rejoint en septembre dernier.


Lilia Bousfoul lors d'un passage à l'antenne de LCI


Valoriser les belles initiatives de quartiers


Mais les reportages qui touchent le plus cette journaliste, qui a fait ses premiers pas à la radio avant de ­bifurquer vers la télévision, sont ceux qui “mettent en avant les beaux profils et les bonnes initiatives des quartiers populaires”. “J’adorais réaliser des reportages pour l’émission Dans nos quartiers, diffusée sur LCI”, poursuit cette enfant d’immigrés, née dans le très chic Ier arrondissement de Paris.


Si elle devait donner un conseil à un jeune tenté par une carrière dans les médias ? “Travailler et passer le concours pour entrer à Sciences Po et dans les grandes écoles de journalisme. Ne pas hésiter à candidater auprès des fondations, comme celle de TF1, qui sont de véritables passerelles pour la vie active (elle-même est entrée sur la première chaîne par ce biais, ndlr). Ce n’est pas facile de faire sa place”, prévient-elle.



Poser un regard particulier


Si Lilia Bousfoul se prononce contre les quotas, elle souligne la nécessité d’une vraie politique de la diver­sité et de l’égalité des chances. “A un moment donné, il faut ­aller chercher les talents ailleurs. Nous devons montrer aux jeunes qu’à la télévision, nous sommes effectivement représentés, et que si nous ne l’étions pas, les chaînes ­rateraient un virage. Les choses sont en train de changer”, tempère celle qui a effectué son premier stage à VSD, alors qu’elle était encore lycéenne. “Grandir dans le Ier arrondissement m’a ouvert des portes”, admet-elle. Et d’ajouter : “Moi qui ai longtemps voulu être une Française comme une autre, je suis depuis quelques années très heureuse de ­pouvoir affirmer que je suis une Française différente, avec des origines qui m’amènent à poser un ­regard particulier sur certains sujets.”


Comment se projette-t-elle dans dix ans ? “Je ne suis pas sûre de travailler encore dans le journalisme. Je me verrais bien œuvrer au sein d’une fondation qui aide les jeunes des quartiers.”