Mauvais traitements de migrants en Tunisie : Maitre Gims annule son concert

 Mauvais traitements de migrants en Tunisie : Maitre Gims annule son concert

Maitre Gims annule son concert en Tunisie pour protester contre les mauvais traitements infligés aux migrants subsahariens. MUSTAFA YALCIN / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP

Maitre Gims ne se produira pas en Tunisie pour protester contre les mauvais traitements, dont sont victimes les migrants dans le pays. La star française devait monter sur scène le 11 août à Djerba. Les autorités tunisiennes sont accusées de déporter les migrants subsahariens vers les zones frontalières désertiques proches de l’Algérie et de la Libye.

« Des enfants, des femmes, des hommes, expulsés de la Tunisie vers la Libye, vivent dans des conditions inhumaines. Je ne peux maintenir ma venue en Tunisie prévue le 11 août prochain. Je ne sais pas où sont les solutions. Mais cette détresse extrême est insoutenable… », a déclaré Maitre Gims sur son compte Instagram.

Dans sa story, le célèbre chanteur fait référence à la situation humanitaire déplorable entre la Tunisie et la Libye depuis le début du mois de juillet. Des centaines de personnes se retrouvent bloquées aux frontières, refoulées par Tunis et abandonnées à leur sort par Tripoli.

Ces migrants se retrouvent sans eau, sans nourriture et sans abri dans le désert où les températures peuvent dépasser les 40 degrés. Malgré la mobilisation d’organisations humanitaires telles que les Croissants rouges tunisiens et libyens, la situation est extrêmement préoccupante.

Laissés pour mort dans le désert

L’ONG Human Rights Watch (HRW) a recueilli des témoignages de migrants décrivant des violences physiques et verbales subies aux mains des forces de sécurité tunisiennes. « Nous avons été battus […] Nous avons de nombreux blessés ici […] Nous avons des enfants qui n’ont pas mangé depuis des jours […] [qui sont] forcés de boire de l’eau de mer. Nous avions une femme enceinte [guinéenne] qui avait commencé le travail […] elle est décédée ce matin […] le bébé est décédé aussi », avait témoigné un migrant ivoirien au début du mois de juillet.

Malheureusement, la situation ne s’est pas améliorée depuis lors. Le gouvernement libyen a annoncé avoir découvert « cinq corps non identifiés appartenant à des immigrants illégaux de nationalité africaine (sic) » près de la frontière tunisienne.

En proie à une profonde crise économique, sociale et politique, la Tunisie devient de plus en plus invivable pour les immigrants venus d’Afrique subsaharienne. En février, le président tunisien Kais Saied avait prononcé un discours véhément contre l’immigration, reprenant à son compte la théorie d’extrême droite du remplacement démographique par des populations étrangères. Depuis, les actes de discrimination et de violence raciste se sont multipliés à l’encontre des noirs, y compris les Tunisiens.