Mauritanie. Un tortionnaire du polisario en visite à Nouakchott
La visite de Bachir Mustapha Sayed à Nouakchott, à la tête d’une délégation du polisario, a suscité stupeur et indignation. Surtout après l’audience qui lui a été accordée par le président mauritanien Mohamed Cheikh Ould Ghazouani, mercredi 24 mars.
Dans une lettre ouverte à Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Président de la République Islamique de Mauritanie, l’Association Sahraouie pour la Défense des Droits de l’Homme, basée à Barcelone, a exprimé son indignation, après l’audience accordée à Bachir Mustapha Sayed, sous prétexte qu’il est porteur d’un message du chef du Polisario, au chef d’Etat mauritanien.
Pour l’ASADEH, Bachir Mustapha Sayed fait objet, depuis plusieurs années, de nombreuses plaintes portant sur de graves violations de droits de l’Homme, auprès de la chambre pénale de l’Audience nationale espagnole, compétente en matière de crimes graves (terrorisme, génocide, torture…). Bachir Mustapha Sayed est un tortionnaire dont les victimes sont des Mauritaniens et des Sahraouis, a ajouté l’association.
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Un accès humanitaire sûr et illimité aux camps de Tindouf
Dans un autre registre, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a été interpellé, mercredi 24 mars, sur la responsabilité de l’Algérie dans le blocus imposé aux camps de Tindouf, en violation du droit international humanitaire.
“ L’Algérie doit cesser d’entraver de quelque manière que ce soit l’accès humanitaire aux camps de Tindouf ”. C’est la déclaration faite par l’ambassadeur représentant du Maroc auprès de l’ONU à Genève, Omar Zniber, lors de la 80ème réunion du Comité permanent du programme du Haut-Commissaire. M. Zniber intervenait dans le cadre de la mise à jour régionale sur les opérations du HCR au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
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L’ambassadeur marocain a dénoncé également la militarisation des camps de Tindouf en violation des obligations internationales, stipulant que les pays hôtes assument la responsabilité d’assurer le caractère humanitaire de l’asile.
Il s’est élevé, de même, contre le recrutement forcé d’enfants soldats dans des milices armées dans les camps de Tindouf. Et ce, au mépris de la législation internationale de protection de l’enfant, avec la complicité de l’Algérie.
Il a également dénoncé le détournement continu de l’aide humanitaire par des dirigeants des camps. Détournement fait pour fructifier leurs fortunes personnelles et financer l’achat d’armements notamment des chars et des missiles sol-air.
Dans ce contexte, l’ambassadeur a souligné que le détournement de l’aide humanitaire permet d’entretenir délibérément la confusion sur le nombre des personnes séquestrées dans les camps de Tindouf. Il a rappelé, à cet égard, les appels adressés à maintes reprises au HCR pour qu’il procède à l’enregistrement de cette population, conformément à son mandat et aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Sachant que le recensement améliore la transparence des opérations du HCR en réduisant le risque de fraude et de détournement.