Massacre des Palestiniens – Génocide à géométrie variable

 Massacre des Palestiniens – Génocide à géométrie variable

(Photo de Koen van Weel / ANP / AFP)

Pour ceux qui ne le savent pas encore, le terme « génocide » vient du préfixe grec genos, qui signifie « race » ou « tribu », et du suffixe latin cide, qui renvoie à la notion de « tuer »; après à chacun d’y mettre ce qu’il veut, mais si on observe juste les images que renvoie l’actualité de Gaza, il y a bien une volonté israélienne de se débarrasser définitivement de « la race des Palestiniens quitte à les occire tous ». 

 

Mais à écouter les télévisions et à lire la presse française, l’affaire est tranchée, Israël n’a rien à voir avec le crime de « génocide » à Gaza mais par contre, ces étudiants « incultes » de Sciences Po, comme cet islamo-gauchiste de Jean-Luc Mélenchon, selon la science infuse de grands penseurs comme Michel Onfray, n’ont rien compris à un conflit, somme toute banal, qui oppose les « terroristes du Hamas » et « l’état démocratique de Tel Aviv ».

Une démocratie qui a certes  exagéré dans sa riposte aux attaques du Hamas du 7 octobre, mais après tout, il s’agit juste d’une exagération dans l’expression de la vengeance qu’on ne peut qualifier de génocide sans tomber dans la surenchère verbale.

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Dans leur argumentation, ils exhibent comme un trophée les prudences de langage de la Cour internationale de justice (CIJ), saisie du dossier des massacres de Gaza à l’initiative d’une plainte déposée par l’Afrique du Sud, et qui a balayé l’accusation de génocide pour ne pas s’attirer les foudres de l’Oncle Sam. Oubliant délibérément une réalité tangible : quand bien même cette juridiction aurait abouti à une autre conclusion, la Cour ne dispose en effet d’aucune force d’exécution pour les faire appliquer comme ce fut le cas en 2003, lors de la deuxième Intifada, quand l’Assemblée générale de l’ONU avait sollicité la CIJ.

Cette dernière avait rendu son avis un an plus tard, pour reconnaître que cette décision était contraire au droit international et qu’Israël devait cesser cette édification. Ce qui n’a pas empêché Israël de s’asseoir sur cet arrêt en poursuivant allègrement la construction du mur !

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Depuis que l’état hébreu a démarré la seconde partie de sa funeste entreprise criminelle à Rafah, le décompte macabre est reparti à la hausse avec le massacre de dizaines de Palestiniens. Une seconde partie du « génocide » que le gouvernement Netanyahu assume complètement, après le feu vert donné par Washington et le soutien inconditionnel apporté par « les démocrates » européennes pour poursuivre la guerre d’extermination.

Installée à Rafah, avec ses chars depuis le 7 mai, dans un souci évident d’empêcher l’arrivée des vivres dans une région déjà bien affamée, l’armée israélienne s’est d’ailleurs déployée du côté palestinien au point de jonction avec l’Égypte, passage crucial pour faire entrer les aides humanitaires et le carburant, indispensable au fonctionnement des infrastructures et à la logistique humanitaire. Depuis, l’UNRWA a estimé, pour sa part, que 360 000 personnes ont maintenant fui Rafah.

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Pour le 129e jour de cette guerre inique, Israël mène des opérations militaires particulièrement meurtrières contre la bande de Gaza, qui ont fait, jusqu’au dernier décompte, « 28 176 tués et 67 784 blessés, des femmes et des enfants pour la plupart », sans compter les milliers de disparus sous les décombres, selon des bilans officiels onusiens.

On peut s’en offusquer, mais cela ne changera rien à la réalité de terrain, pour une fois, élites, gouvernements, médias occidentaux se sont alignés au pas de charge derrière Netanyahu qui a endossé la casquette de chef de guerre chargé d’en finir avec la  résistance palestinienne, transformée à l’occasion « en actes terroristes du Hamas », un narratif imaginé par les officines de renseignement de Tel Aviv et repris en chœur par la presse Américaine et française sans recul. Qu’importe le choc des photos et le poids des mots.