Martinique: couvre-feu décrété à Fort-de-France

 Martinique: couvre-feu décrété à Fort-de-France

Martinique – 17 septembre 2024. Voiture en flammes dans une rue de Fort-de-France, à la suite d’une nuit d’émeutes provoquées par des protestations contre la cherté de la vie. Thomas THURAR / AFP

Martinique. Certains quartiers sont concernés depuis hier. Plusieurs nuits de violences urbaines touchent Fort-de-France dans un contexte de mobilisation contre la vie chère.

 

Le préfet a signé un arrêté de couvre-feu, de 21h à 5h du matin, au moins jusqu’au 23 septembre. Depuis plusieurs nuits, des violences urbaines secouent certains quartiers de Fort-de-France.

Dans la nuit de mardi à mercredi, un McDonald’s du quartier Dillon a été incendié. Dans ce même quartier, un hypermarché Carrefour a été envahi par une cinquantaine de personnes, qui ont tenté d’y mettre le feu.

Un escadron de gendarmes, soit une centaine de militaires, a été envoyé en renfort.

 

44 véhicules incendiés

Ces tensions s’inscrivent dans un contexte de mouvement de contestation contre la vie chère depuis le début du mois de septembre. En Martinique, d’après une étude de l’Insee en 2022, les prix alimentaires étaient 40% plus élevés que dans l’Hexagone.

Depuis le début du mouvement, 44 véhicules ont été incendiés et 35 locaux commerciaux privés attaqués. Les autorités ont procédé à quinze interpellations.

Toujours selon les chiffres officiels, onze fonctionnaires de police ont été blessés par balle de tir d’arme à feu et trois émeutiers ont également été blessés, dont l’un par balle.

 

Quitter la table des négociations

Dans la nuit de vendredi à samedi, deux personnes ont ouvert le feu sur la façade du commissariat de Fort-de-France, sans faire de blessé.

Le Grand port maritime de Martinique, par lequel transitent 98% des marchandises qui entrent ou sortent de ce territoire ultramarin, est lui aussi visé par le mouvement de contestation.

Lors d’un échange avec la préfecture et les acteurs de la grande distribution, les représentants du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes ont quitté les négociations au bout de cinq minutes face au refus du préfet de retransmettre les échanges en direct sur les réseaux sociaux.

 

Chloé Juhel