Marseille prêt à accueillir les migrants secourus en mer
La mairie de Marseille a annoncé vouloir ouvrir son port au bateau humanitaire Alan Kurdi, qui transporte 130 naufragés. Celui-ci est en route vers les côtes françaises avoir secouru ces migrants en Méditerranée centrale.
La ville de Marseille est prête à accueillir « sans condition » le Alan Kurdi, navire de l’ONG allemande Sea-Eye et les migrants qu’il transporte. La déclaration a été faite ce mercredi par le premier adjoint à la maire, Benoît Payan. « Si le Alan Kurdi émet la volonté de venir à Marseille, nous réitérons la position selon laquelle nous ne laisserons personne se noyer en Méditerranée », a-t-il déclaré.
Il a insisté sur le fait que la ville était prête à accueillir ce navire « sans condition ». Puis, « le droit commun s’appliquera pour la gestion concrète de l’accueil des naufragés à bord », a-t-il précisé celui qui assure l’intérim à la tête de la ville. La maire de Marseille, Michèle Rubirola, est absente pour raisons de santé.
Benoît Payan réitère ainsi une position que la ville de Marseille avait déjà prise fin août. Un autre navire humanitaire, le Louise-Michel, affrété par le street artist britannique Banksy, errait en Méditerranée avec des dizaines de migrants à bord.
La préfecture maritime a toutefois rappelé que la décision de l’ouverture ou non du port de Marseille n’est cependant pas de la compétence de la ville, mais des autorités nationales. Selon elle, le port de Marseille n’avait pas reçu de demande d’escale pour ce navire à la mi-journée.
Réticence à Paris
Marseille n’a en revanche pas la faveur du gouvernement. Le bateau « doit être accueilli dans le port le plus sûr, le plus proche pour permettre le débarquement », selon Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement. Ce ne serait donc pas un port français. C’est « cette règle que nous allons continuer à appliquer avec nos partenaires européens », a rappelé l’exécutif.
« Depuis le début de la crise migratoire, la France ne s’est jamais dérobée à ses responsabilités concernant l’accueil de personnes en détresse qui peuvent se présenter aux frontières de l’Europe », a-t-il rappelé. Ajoutant qu’elle « va continuer à prendre sa part dans cet accueil ».
« Nous avons toujours été au rendez-vous de la solidarité avec l’Italie depuis deux ans (…) Nous lui demandons donc de répondre favorablement à la demande faite par l’ONG d’accoster dans le port sûr le plus proche», a réagi le ministère de l’Intérieur.
Le Alan Kurdi, qui a recueilli 133 migrants en mer samedi, a pourtant annoncé mercredi faire route vers le port de Marseille. Ses tentatives de rejoindre les côtes italiennes avaient échoué. Dans un communiqué l’ONG a condamné « l’inaction des autorités italiennes et allemandes » les poussant à se diriger vers la France.