Marseille : Manuel Valls veut « raser » les quartiers

 Marseille : Manuel Valls veut « raser » les quartiers

La cité Kalliste, à Marseille, une des cités les plus pauvres de la ville. Marseille, France, 21 août 2012. Steven Wassenaar / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

L’ancien Premier ministre a fait sa rentrée sur BFMTV en tant que chroniqueur. Il appelle à « repeupler autrement » les quartiers sensibles de Marseille.

 

Une rentrée fracassante sur le petit écran. Et c’était probablement le but recherché. Hier, dans l’émission « Fortes têtes » sur BFMTV, Manuel Valls a fait une proposition pour le moins radicale, en commentant le déplacement d’Emmanuel Macron à Marseille. L’ancien conseiller municipal de la mairie de Barcelone a déclaré : « Marseille, il y a d’abord un échec collectif, dans une ville qui est belle. Il y a aussi fort heureusement des succès. Cela veut dire qu’à Marseille, il faut tout reprendre à zéro ».

Grande puissance de l’État

Et par « tour reprendre à zéro », Manuel Valls entend « tout raser » pour « tout reconstruire » et « repeupler différemment ces quartier ». « Mais ça demande une grande puissance de l’État et une coopération avec les élus qui ont une grande responsabilité », a-t-il ajouté après avoir rappelé que les quartiers sensibles de Marseille sont situés au cœur de la cité phocéenne, à l’inverse de la configuration urbaine habituelle.

Conneries

Les réactions ne se sont pas fait attendre. En tête, Samia Ghali, maire adjointe de Marseille, qui a dénoncé des « conneries dites dues à une méconnaissance de la ville de Marseille » : « Manuel Valls s’est mal exprimé. Je comprends ce qu’il veut dire, cela s’appelle la rénovation urbaine. On l’a déjà fait à certains endroits, mais cela prend des années. » (…) « Quand on détruit une cité, cela prend du temps parce que ce n’est pas aussi simple qu’on veut le penser. Il faut reloger, il faut savoir où est-ce que l’on construit, comment on reconstruit, il faut tenir en compte des crèches, des écoles, des transports en commun… On ne peut pas se permettre de le faire à une échelle aussi importante, mais nous sommes en train de le faire ».

 

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