Jellel Gasteli expose les carnets inédits d’Abdelwahab Meddeb
L’artiste photographe tunisien, Jellel Gasteli organise du 15 avril au 7 mai, une exposition inspirée des carnets inédits du défunt poète et philosophe franco-tunisien Abdelwahab Meddeb sur Marrakech.
Ni plus ni moins de 10 photographies en éditions limitées seront présentées à la Galerie 127 à Marrakech. Cette série évoque les déambulations de Jellel Gasteli dans la ville ocre.
Sera également exposée une fresque intitulée « acte pictural », avec des vidéos, des portraits, des manuscrits et des livres d’Abdelwahab Meddeb, réalisée peu de temps avant sa mort. Ses textes inédits révèlent avec adoration l’esprit de la ville qu’il admirait.
Le photographe a souhaité rendre hommage à son ami disparu grâce à des photographies réalisées en écho à ses carnets de voyage. Amina Meddeb, l’ancienne épouse d’Abdelwahab, a écrit dans la note de l’exposition qu’elle s’attache à faire publier les textes inédits sur les villes qu’a traversées le poète.
Un auteur parfaitement polyvalent
Abdelwahab Meddeb était un islamologue, poète, romancier et essayiste né en 1946 à Tunis. Il est mort à Paris en 2014 d’un cancer du poumon. Ce grand philosophe nourri de culture occidentale et musulmane défendait avec hargne un islam des Lumières et plaidait pour un dialogue des civilisations face au choc des nations. Il a enseigné la littérature comparée à l’université de Paris-X-Nanterre, écrit une trentaine d’ouvrages, produit deux émissions et dirigé la revue Dédale.
Depuis les attentats du 11 septembre, il n’a cessé de combattre l’islamisme radical. En ouverture à la maladie de l’Islam, un de ses plus grands livres, il a écrit « Si, selon Voltaire, l’intolérance fut la maladie du catholicisme, si le nazisme fut la maladie de l’Allemagne, l’intégrisme est la maladie de l’islam ». Ce statut bien marqué lui valut des ennemis dans chaque camp mais aussi beaucoup de soutiens.
Pour Jellel Gasteli « le lien spirituel avec Abdelwahab Meddeb est indiscutablement présent. Je connais son œuvre, je connaissais l’ami. Je lui rends hommage à ma manière, librement ».
Lina Badreddine