Un livre sur la 1ère aviatrice arabe, Touria Chaoui
Touria Chaoui est un symbole fort pour le Maroc. En 1951, elle a été la première pilote du monde arabe et la plus jeune aviatrice au monde à obtenir son brevet à l'âge de 16 ans. Le Maroc est encore sous protectorat et la jeune prodige devient une icone pour de nombreuses femmes. Elle sera assassinée la veille de l'indépendance du Maroc, sans que son meurtre ne soit jamais élucidé. Son frère, Salah Eddine Chaoui sort un livre palpitant et émouvant, "Ma Soeur Touria Chaoui, 1ère aviatrice du monde arabe" aux Editions L'Harmattan.
"C'est un jour qui me marquera à tout jamais". Salah Eddine Chaoui est toujours ému, près de 60 ans après les faits. Ce jour-là, le 1er mars 1956, veille de l'indépendance du Maroc, il est aux cotés de sa soeur Touria, lors de son assassinat par un inconnu. Un meurtre qui ne sera jamais élucidé. Selon lui, "une "main" marocaine voulait effacer le symbole qu'elle représentait"
Un symbole que Salah Eddine Chaoui a voulu coucher sur le papier pour que l'oeuvre de sa soeur puisse être racontée et surtout "enseignée à la jeunesse". Son livre "Ma soeur Touria, 1ère aviatrice du monde arabe" aux Editions L'Harmattan évoque la vie d'une jeune fille, qui depuis son plus jeune âge ne rêve que d'aviation. Des avions en papier dans la maison familiale à Fès jusqu'à ses premiers cours d'aviation à Tit Mellil, près de Casablanca, dans le Maroc sous le joug du protectorat français, on suit l'histoire d'une femme éprise d'une passion. Celle d'une femme marocaine libre de rêver et de réaliser son destin.
Touria sera la première marocaine à apprendre à voler à l'âge de 16 ans. Dés lors, elle met sa célébrité à contribution pour venir en aide aux femmes dans des activités associatives et caritatives et les dénoncent quand elle y découvre de la corruption. Une femme droite, généreuse et ambitieuse. Militante pour l'indépendance du Maroc, elle défendait surtout l'émancipation des femmes pour que celles-ci puissent avoir leurs destins en main. C'est aussi elle qu'on retrouvera lors du largage de tracts sur Rabat, à l'arrivée du sultan Mohammed V de retour de France.
Un livre poignant, émouvant et qui prend aux tripes. Un bel hommage pour cette femme qui mériterait comme le proposent certains qu'on rebaptise l'aéroport de Fès à son nom.
Yassir GUELZIM
"Ma soeur Touria, 1ère aviatrice du monde arabe", Salah Eddine Chaoui, Editions L'Harmattan.
A découvrir :
Le témoignage "Il raconte" dans le magazine Le Courrier de l'Atlas du mois de Janvier 2018