Un jihadiste belge d’origine marocaine condamné à mort en Irak
Un jihadiste belge d’origine marocaine a été condamné à mort pour appartenance au groupe Etat islamique (EI), mardi 22 mai, par la justice irakienne qui l’a présenté comme « l’un des terroristes étrangers les plus importants ».
Le procès de Tarik Jadaoun a débuté le 10 mai, avec comme chefs d’accusation son rôle de combattant au sein de l’EI et son entrée illégale sur le territoire irakien, un délit puni en Irak par «la pendaison jusqu’à ce que mort s’ensuive conformément à l’article 4 de la loi antiterroriste». Tarik Jadaoun, avait reconnu être entré en Irak en juin 2015 depuis la Turquie et avoir passé une semaine à Raqa, l’autre «capitale» de l’EI, en Syrie. Lors des interrogatoires précédant le procès, l'accusé avait reconnu aussi avoir formé « les "lionceaux du califat", une soixantaine d’enfants de huit à 13 ans, à l’entraînement sportif et au maniement des armes ».
Tarik Jadaoun, Belge d’origine marocaine né en 1988, avait rejoint l’EI sous le nom de guerre d’Abou Hamza al-Belgiki. Il avait appelé dans des vidéos à frapper l’Europe et avait été surnommé le «nouvel Abaaoud», en référence à son compatriote Abdelhamid Abaaoud, l’un des organisateurs présumés des attentats du 13 novembre 2015 en France.
La condamnation de T. Jadaoun vient s’ajouter à celle de plus de 300 personnes dont une centaine de nationalités étrangères ayant écopé de la peine capitale en Irak pour avoir rejoint les rangs de Daech en Irak et en Syrie. Un nombre comparable a été condamné à la prison à perpétuité.
Les veuves noires de Daech
La plupart des femmes condamnées sont Turques ou originaires des anciennes républiques d’Union soviétique comme la Tchétchénie ou l’Ouzbékistan. Une Allemande et une Française ont été récemment condamnées à la perpétuité. Une deuxième Française risque la peine de mort dans un autre procès, tandis que deux ressortissantes russes ont écopé de la peine capitale.
Par ailleurs, plusieurs femmes et enfants de jihadistes marocains disparus en Syrie, sont bloqués dans un camp de réfugiés au nord de la Syrie, dans la zone contrôlée par le Parti démocratique du Kurdistan.
Selon l'observatoire du Nord pour les Droits de l'Homme qui dispose d’une base de données des jihadistes marocains ayant rejoint les rangs de Daech issus des villes du nord marocain, et aux témoignages des familles et proches des jihadistes, 200 femmes et enfants de jihadistes marocains sont dans les camps sous contrôle kurde et risquent d’être extradés vers l’Irak qui va les condamner à mort ou bien les refouler vers les zones contrôlées par Daech.
Mohamed El Hamraoui