Mobilisation tous azimuts

 Mobilisation tous azimuts

Aziz Akhannouch


 


La décision prise, jeudi 10 décembre, par la Cour de justice européenne portant annulation de l’Accord agricole, formulée par le Polisario et qui risque de porter un coup dur aux relations du royaume avec l’Europe n’en finit pas de provoquer la réprobation des opérateurs marocains. 


 


Au ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime, la mobilisation a touché tous les opérateurs du secteur, qui ont été rassemblés ce dimanche 13 décembre, pour une réunion d’urgence.


Aziz Akhannouch, a ainsi fait part aux producteurs, exportateurs et importateurs de toutes les filières de production et de toutes les régions du Royaume de la volonté du royaume de ne pas se laisser intimider par une décision inique et incohérente.


Au niveau du ministère de tutelle, on ne cache pas une déception certaine : « Cet incident entame la confiance des opérateurs en un marché dans lequel ils ont consenti plusieurs concessions et de continuels efforts d’adaptation et d’amélioration ».


L’accord agricole entre le Maroc et l’UE constitue, en effet, un « cadre non négligeable favorisant un développement équilibré de la coopération agricole ». De ce fait, « il est inconcevable de remettre en cause ses termes, qui mettent en péril les stratégies et les visions qu’il a permis de construire », martèle-t-on auprès de ce département.


Au cours de cette rencontre importante, les professionnels marocains qui ont fait part de leur indignation déclarent « regretter cet arrêt qui jette de l’ombre sur une relation en constante amélioration entre deux partenaires historiques et qui avait exigé de leur part de multiples engagements ».


L’ensemble des opérateurs s’est, par ailleurs, entendu sur la mise en place d’un comité de veille qui aura pour principale mission d’accompagner les relations Maroc-UE dans leur volet agricole


Les opérateurs agricoles marocains représentant les provinces du Sud n’étaient pas les moins remontés contre une décision prise, sans même avoir pris la peine de les consulter et de considérer leur avis puisqu’ils sont les premiers concernés par le développement de ces provinces.


Et c’est peut-être, où on comprend mieux les motivations profondes et injustes d’une décision entachée d’irrégularités dont la moindre, c’est que la Cour s’est d’abord longuement interrogée sur la légalité du Front Polisario à entamer un tel recours.


Au point 243 de sa décision de justice, la Cour a noté que « le Front Polisario a également versé au dossier un rapport détaillé de son conseil qui contient notamment des allégations selon lesquelles, en substance, les exploitations agricoles dans le Sahara occidental seraient contrôlées par des personnes et des entreprises étrangères non indigènes et seraient exclusivement orientées vers l’exportation », un présupposé sans fondement, mensonge éhonté qui apparaît comme une insulte majeure faite aux milliers de Sahraouis qui vivent dans les provinces du sud.


 


Aziz Cherkaoui