Troubles dans le Rif : A qui profite le crime ?
N’est pas Che Guevara qui veut. Depuis l’arrestation de Nasser Zefzafi en compagnie de 19 autres, il y a quarante huit heures de cela, on en sait plus sur les véritables motivations de ce groupe d’activistes qui cherchent à mettre le Rif à feu et à sang sous des prétextes de revendications sociales.
Selon des sources proches de l’enquête avec Nasser Zefzafi, des preuves matérielles ont été retenues contre les prévenus. Nasser Zefzafi, notamment accusé d’incitation à la violence et à la haine en vue de déstabiliser une région voire plus, a été confronté à des vidéos et des plans d'attaque des unités des forces de l’ordre.
La saisie a son domicile d’une somme de plusieurs milliers d’euros et d’un matériel de communication hautement sophistiqué a permis de faire le lien entre les protestations de rue d’Al Hoceima et des réseaux européens téléguidés notamment par un baron de la drogue notoire.
Le quotidien Assabah révèle, par ailleurs, que les enquêteurs ont pu mettre à nu les relations entre Nasser Zefzafi, ainsi que les autres détenus compromis dans cette affaire, et des réseaux étrangers, localisés notamment en Europe et dont le but est de nuire à la stabilité du royaume.
On apprend aussi que certains des prévenus comptaient se réunir les 20 et 21 mai dernier avec leurs « financiers » pour mettre en place un plan de «révolution» similaire à celle qu’a vécue la Syrie.
Leur plan, explique le journal consistait créer des tensions dans le Rif pour multiplier les provocations envers les forces de l’ordre de manière à provoquer des heurts violents. Des affrontements qui auraient permis au mouvement protestataire de s'attirer la sympathie de l'opinion publique, de manière à attirer la sympathie des marocains à l’intérieur et à l’extérieur du royaume.
Ces tentatives de créer le désordre dans le nord du pays ne datent pas d’aujourd’hui, puisque le dit Zefzafi a déjà eu les honneurs de la presse espagnole qui a fait de lui le nouveau « Che » du Rif.
Celui que la presse espagnole décrit comme le porte-parole des déshérités du Rif , est en fait un simple chômeur, quasi analphabète qui a travaillé comme agent de sécurité avant de s’occuper d’un magasin d’électronique qui a fait faillite, amateur de haschish et qui avait profité de la mort tragique le 28 octobre, du vendeur de poissons Mohcine Fikri, écrasé dans la benne du camion-poubelle alors qu’il essayait de récupérer un stock d’espadons pour s’autoproclamer héros du Rif.
Maintenant, il s’agit de trouver la réponse à la fameuse question : à qui profite le crime ?
Aziz Cherkaoui