Politique #BalanceTonElu

 Politique #BalanceTonElu

Le président de la commune de Fdalate et la présidente de la commune d’Oulad Ali Toualaâ.


La presse a fait ses choux gras de l’arrestation du président de la commune de Fdalate et de la présidente de la commune d’Oulad Ali Toualaâ qui ont été interpellés par la police en plein ébats dans un appartement à Mohammedia, après avoir été dénoncés à la police par l’épouse de l’homme arrêté. 


La dame qui a balancé l’élu de son cœur avait certainement bien des raisons de le faire. Mais depuis la nuit des temps, on sait que le sexe est une composante importante du pouvoir, et qu’il agit souvent comme un aphrodisiaque.


L'association du «sexe» et du «pouvoir» peut paraître scandaleuse dans une société habituée à cacher les turpitudes libidinales de ses hommes. Sauf que l'histoire récente montre, à travers nombre d’aventures extraconjugales de nos dirigeants politiques, dévoilées à un moment où les multiples maîtresses peuvent servir à faire tomber un visage devenu trop encombrant.


La sexualité de ces deux tourtereaux a d’ailleurs semblé faire bon ménage avec la politique, jusqu’au moment où elle a cessé d’être discrète.


Les journalistes se sont émus de la « trahison » de l’élu comme si trahir sa femme était beaucoup plus grave que trahir la nation car, c’est bien là où le bat blesse, nos maires sont peut-être très portés sur le sexe, mais ce n’est pas sur la base de leurs prouesses sous la couette qu’ils ont été élus, mais plutôt sur leur capacité à travailler pour le bien public et surtout sur leur résistance face au magot des deniers publics.


Or sur ce plan là, force est de constater que ces politiques ont bien des difficultés à résister à l’appât du gain quand ce n’est pas l’unique et seule raison qui les a poussés à se présenter aux élections. Il n’y a qu’à voir l’évolution de la situation sociale de ce beau monde pour comprendre qu’ils mettent régulièrement la main dans le sac.


Tel instituteur, se rendant à son école rurale en bicyclette, a abandonné la classe et troqué son vélo contre un bolide de luxe flambant neuf; tel vendeur d’abats est devenu en quelques années un grand promoteur immobilier, un maquignon qui se paye toutes les terres arables du douar qui l’a élu, sans égard pour le regard de ses administrés qui lui servent désormais du « Si Lhaj ». Et la liste est longue pour ne pas dire interminable.


Pourtant, il suffit d’éplucher les énièmes rapports de l’inspection générale du ministère de l’Intérieur et de celle des finances pour constater que la corruption, les détournements de fonds sont devenus la règle et non l’exception.


Dans les conclusions de près de 200 rapports concernant aussi bien les conseils régionaux, que les conseils provinciaux ou encore les communes, on apprend que l’argent qui coule à flot dans les poches de nos élus provient aussi bien des autorisations de construire que des détournements de fonds provenant des budgets de chaque administration.


Cerise sur le gâteau, l’argent qui devrait servir à financer des projets locaux retourne chaque année dans les tiroirs de la trésorerie générale à une proportion qui dépasse les 70 % ! Tout simplement parce que nos chers élus ne se sont même pas donné la peine de lancer des projets qui étaient programmés dans leur agenda.


L’ampleur du scandale met en lumière les interrogations sur les dérives de nos élus. Qu’est qui empêche la justice de faire son travail ?


Bien sûr il ne faut pas rêver, le Maroc ne pourra jamais se mesurer à un pays comme la Norvège où chaque dépense des élus et des politiques est publique et justifiée, mais dans un pays où on demande chaque jour aux Marocains de se serrer la ceinture, la moindre décence voudrait qu’on fasse le ménage dans ce panier de crabes.


Malheureusement, on semble toujours feindre d’ignorer que la vie politique marocaine n’est plus ce long fleuve tranquille, qu’une population qui boude les urnes est une preuve de plus que ce peuple qui crie colère, ne supporte plus ces politicards suspects, douteux, voire carrément corrompus.


Abdellatif El azizi