Mohammed VI au Sahara – « Yes, we can »
Ça plait à certains, ça dérange d’autres mais en tous cas, ça ulcère fortement les Algériens. La visite annoncée de Mohammed VI à Laâyoune pour la commémoration du 40ème anniversaire de la Marche Verte est vécue comme un véritable affront par nos voisins de l’Est.
Il y a quelques semaines de cela, ils ont profité de la visite effectuée par Christopher Ross, envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara pour se plaindre de cette « politique de surenchère et de sabotage effectuée par le Maroc », faisant allusion à la visite très attendue du roi dans le sud du pays.
Alors que les élus sont à pied d’œuvre pour embellir leurs communes, un vaste mouvement sécuritaire a été déployé dans la région pour la mise en place des mesures sécuritaires nécessaires pour la gestion des déplacements du souverain.
C’est d’ailleurs le ministre délégué à l’Intérieur, Charki Draiss, qui veille en personne à la mise en place de ce plan. Une mobilisation qui s’explique en partie par les menaces à peine voilées du Polisario qui espère se faire remarquer par la mise en exécution d’une stratégie de sabotage concomitante à la visite du souverain dans le Sahara marocain.
En tout cas, la capitale du Sahara a été parée de tous ses atours pour accueillir le chef d’Etat qui devrait lancer un plan de développement doté d’une enveloppe de 140 milliards de dirhams, une sorte de plan Marshall pour un développement intégré et global des provinces sahariennes marocaines.
Lors de son séjour à Laâyoune, le souverain devrait donner le coup d’envoi du chantier de développement intégré du Sahara et procèdera au lancement de la nouvelle configuration de l’agence de développement des provinces du sud. Une instance qui sera dotée de nouvelles prérogatives.
Dans la foulée, le souverain, qui prononcera le discours de la Marche Verte à partir de Laâyoune, inaugurera une foultitude de projets structurants pour la ville de Laâyoune. Il s’agit entre autres de la nouvelle gare routière, d'une université de formation pour les métiers des phosphates, d'un centre hospitalier universitaire, d'un théâtre, de complexes sportifs et du nouveau siège de l’agence de développement des provinces du sud.
Un activisme royal qui brouille les cartes du Polisario et de son parrain algérien. Ce quiest sûr, c’est que le temps joue pour le royaume : malgré tous les millions de pétrodollars débloqués par l’Algérie pour une diplomatie agressive contre le voisin de l’Ouest, le Maroc est toujours bien là, confortablement installé sur les terres du Sahara. Qui peut encore croire que les circonstances sont aujourd’hui favorables aux thèses séparatistes ? La sécurité et la pérennité du Maghreb et par conséquent de toute l’Europe ne peut reposer que sur un développement harmonieux (et dans la paix) de toute la région.
C’est la seule solution à long terme pour le Sahara, sinon l’absence de perspectives d’avenir pour les Polisariens finira par les entrainer tous, extrémistes de l’indépendance comme partisans du retour au Maroc, dans une guerre fratricide totale qui visera d’abord le tuteur algérien avant de s’étendre à toute la région.
Comme il s’agit d’une affaire de famille, les services algériens gagneraient donc à relâcher la pression sur les « emmurés » de Tindouf pour qu’ils rejoignent leurs cousins à Laâyoune, car, à moins d’être vraiment masochiste, il est bien plus agréable de se promener sur la corniche de Dakhla que d’attendre avec angoisse les prochaines inondations qui souffleront les baraques du camp du Polisario.
Abdellatif El azizi