Maigre consolation pour les homos

 Maigre consolation pour les homos

Capture d’écran de la vidéo montrant l’agression d’un homme en pleine rue en raison de son homosexualité présumée.


 


Quatre mois de prison ferme pour deux Marocains, pour leur implication dans une agression homophobe.


 


C’est une première dans un pays arabo-musulman : deux hommes accusés d’avoir perpétré une agression homophobe à Fès ont été condamnés, jeudi 13 août, à quatre mois de prison ferme. Une fois n’est pas coutume, dans un pays où l’homosexualité est toujours punie par la loi (l’article 489 du Code pénal punit de 6 mois à 3 ans d'emprisonnement et d'une amende de 120 à 1 200 dirhams).


Le magistrat en charge du dossier a ordonné l'incarcération des agresseurs pour une durée de quatre mois ferme et le versement d'une amende de 500 dirhams (un peu plus de 50 euros). Pour ce qui est des dommages et intérêts, le juge a répondu à la requête de la victime en réclamant le « versement d'un dirham symbolique ».


Le procès, ouvert depuis le 9 juillet, a fait l’objet d’une large couverture médiatique où les défenseurs des minorités avaient mobilisé quelques 70 avocats pour soutenir la victime. C’est la diffusion de la vidéo de l'agression, dans laquelle un homme est roué de coups en pleine rue en raison de son homosexualité présumée, qui avait suscité l'indignation d’une grande partie des réseaux sociaux avant de s’internationaliser notamment avec la prise en charge discrète du dossier par les lobbies gays internationaux.


D’un autre côté, les deux hommes dont la plupart des Marocains ont désapprouvé l’agression ont eu néanmoins droit aux services gracieux d’une armada d’avocats venus les défendre en raison du fait que dans la société marocaine, l'homosexualité qui reste un tabou, est considérée comme hautement immorale.


Si pour la société, l’homosexualité est une honte, comme pour toutes les religions, l’islam considère les relations sexuelles entre personnes de même sexe comme un péché et une grande aberration.


Quant à dépénaliser l'homosexualité, la société est encore loin d’accepter ne fut-ce que l’ouverture d’un débat sur la question. Malgré les tentatives du ministre (communiste) de la Santé qui a rendu public, en pleine polémique (en juin dernier), un rapport qui préconisait de "dépénaliser" l’homosexualité.


Dans la foulée, une pétition de l’association Aswat qui demande la suppression de l’article 489 du Code pénal  a été signée par 65 000 Marocains.


Maigre consolation pour les gays qui n’ont pas de problèmes à vivre dans la société marocaine, à condition de rester discrets mais qui aimeraient devenir plus visibles et faire le coming-out qui relève toujours du rêve.


 


Abdellatif El azizi