Maroc. Les objectifs du nouveau modèle de développement
La lecture du rapport général remis par la Commission spéciale sur le modèle de développement au Roi Mohammed VI a fait ressortir des objectifs ambitieux pour le Maroc à horizon 2035, propulsant le pays dans le premier tiers des classements mondiaux des nations. Voici quelques points à retenir.
- Le PIB par habitant (en dollars PPA) passerait de 7.800 à 16.000 dollars en 2035. Il s’agit d un doublement du PIB par habitant en 15 ans. Pour ce faire, le Maroc doit dépasser une croissance annuelle de 6%contre une moyenne de 3% ces dernières années.
- Hisser la part de l’investissement privé dans l’investissement total de 35% à 65% en 2035. Aujourd’hui, le moteur des investissements au Maroc demeure principalement les établissements et entreprises publics.
- Élargir la base des entreprises exportatrices en portant leur nombre de 6.000 à 12.000 entreprises en 2035. Ceci passe par l’amélioration sensible de la compétitivité du Maroc.
- Développer de manière significative la valeur ajoutée industrielle de moyenne et haute technologie de 28% à 50% en 2035. Ceci nécessiterait une stratégie volontariste pour assurer la diversification et la montée en gamme de la production industrielle du pays.
- Tripler le nombre des jeunes entreprises à croissance rapide en passant de 1.000 à 3.000 en 2035.
- Faire de la recherche et développement un vecteur de croissance et d’innovation en augmentant le nombre de brevets déposés annuellement de moins de 300 à 1.000 en 2035.
- Baisser de manière significative le coût de l’energie pour les industries énergie ores de 1 dh/kwh à 0,5 dh/kwh en 2035. Il est vrai qu’actuellement le coût de l’énergie pénalise fortement la compétitivité du tissu industriel.
- Dynamiser le marché de capitaux pour apporter des financements alternatifs aux entreprises et réduire progressivement leur dépendance de la dette bancaire. L’ambition est d’élargir la liste des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca en passant de 76 sociétés à 300 sociétés en 2035.
- Augmenter la contribution de l’économie sociale à la valeur ajoutée en passant de 2% à 8% en 2035. C est un levier extrêmement important dans la création d’emplois. Elle représente 10 à 12% du PIB en France et en Espagne.
- Réduire drastiquement la part des NEET (ni emploi, ni étudiant, ni en formation) parmi les jeunes de 30-40% actuellement à 15% en 2035.
- Promouvoir la participation économique des femmes dans le processus de production en élevant le taux d’activité des femmes de 22% à 45% en 2035.
- Donner corps au principe de la parité dans les postes de responsabilité notamment en portant le taux des femmes nommées par décret aux postes d’emploi supérieur de 11% à 35% en 2035.
- Baisser significativement la part de l’informel dans l’emploi salarié de 60% à 20% en 2035.
- Protéger les jeunes filles de moins de 15 ans: zéro filles qui travaillent, zéro filles qui ne vont pas à l’école et zéro mariage de mineures.
Si le pays réussit la réalisation de ces objectifs, il sera à coup sûr dans le concert des Nations émergentes.
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