Maroc : le prolongement de l’état d’urgence fait débat
Avec 8.455 contaminations et 210 décès officiellement recensés, le Maroc a annoncé, ce mercredi (10 juin), un « allègement progressif » des mesures de confinement. L’état d’urgence sanitaire a été prolongé d’un mois, soit jusqu’au 10 juillet.
Après plusieurs jours de rumeurs, l’annonce est désormais officielle et actée. Le pays est à présent divisé en deux zones distinctes compte tenu des « écarts sanitaires entre les régions ».
La « zone 1 », concerne les régions les moins peuplées, les petites et moyennes villes. Cette zone va retrouver une vie presque normale : déconfinement, circulation sans permis spécial, réouverture des espaces publics en plein air…
La « zone 2 » dont l’état d’urgence a été prolongé, concerne les grandes villes. Il s’agit de la capitale Rabat, le poumon économique Casablanca, la principale destination touristique Marrakech ou encore Tanger.
Selon le gouvernement, cette zone regroupe 39% de la population du pays mais abrite 87% des cas de contamination officiellement enregistrés.
Concrètement
Avec la prolongation de l’état d’urgence, le port du masque reste obligatoire. Les rassemblements restent interdits. Tout comme les mosquées, salles de cinéma et théâtres Les coiffeurs ou centres de soins continueront aussi de fermer leur porte. Seuls les restaurants et cafés limités aux commandes sont autorisés à effectuer des plats à emporter…
Dans le même temps, les déplacements restent soumis à autorisation. Les enfants, confinés depuis maintenant trois mois, ne peuvent toujours pas sortir…
Sur les réseaux sociaux, les Marocains marquent leur angoisse, leur impatience et leur incompréhension… « Le confinement est difficile, mais il nous a permis de sauver des vies », s’est justifié le Premier ministre, Saâd-Eddine El Othmani.
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Tourisme en berne
Pour l’heure, aucune annonce n’a été faite sur la réouverture des frontières fermées depuis mi-mars. Au grand dam des professionnels du tourisme ! Réouverture, sans laquelle la reprise de leur activité n’est pas d’actualité.
Secteur le plus touché par cette crise, le tourisme est au bord de la léthargie et les opérateurs sont très inquiets. Ils misaient sur le tourisme national pour une petite relance, en attendant l’ouverture des frontières. Mais là encore, les choses sont reportées et certains déclarent d’ores et déjà que la saison estivale sera compromise…
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