Maroc Israël : Visites stratégiques
Qui pouvait encore le croire ? Aviv Kochavi, en atterrissant au Maroc ce lundi, restera ainsi dans les annales de l’histoire comme le premier chef d’État-major de l’armée israélienne à effectuer une visite officielle au Maroc. Au cours de son déplacement de trois jours, Aviv Kochavi, ancien chef du renseignement militaire, va tenir ce mardi une séance de travail avec Abdellatif Loudiyi, ministre délégué chargé de la Défense, mais il rencontrera également le lieutenant-général Belkheir Al-Farouq, inspecteur général des Forces royales marocaines (FAR).
« L’objectif de cette visite est d’apprendre les uns des autres, de partager nos connaissances et elle entre dans le cadre de l’initiative plus générale prise par l’armée israélienne qui souhaite élargir la coopération militaire avec les autres pays », a fait savoir le porte-parole de l’armée israélienne. Ajoutant que « cette visite vient s’ajouter à des rencontres et à des coopérations récentes entre les deux pays dans le cadre du renforcement de la coopération militaire-sécuritaire entre l’État d’Israël et le Royaume du Maroc ».
Cette visite avait été précédée par celle du ministre de la Défense, Benny Gantz, qui avait signé à Rabat un protocole d’accord avec son homologue marocain. Une visite qui ne faisait que formaliser les liens en matière de Défense entre les deux pays, déjà liés par une coopération intense et la vente d’armes au royaume.
Si les observateurs ont bien relevé la présence auprès de Kohavi dans ce déplacement, du général Amit Saar, le chef de la division de recherche des services de renseignement , du commandant responsable de la coopération militaire internationale et du général Effie Defrin.
Les préoccupations communes ne manquent d’ailleurs pas de l’expansionnisme iranien, au terrorisme, en passant par la prolifération alarmante des armes dans le Sahel. Saar est d’ailleurs un fin connaisseur du dossier iranien et il fait partie des rares spécialistes qui ne font pas de différence entre l’Iran et le Hezbollah considérant ce dernier comme un appendice du système iranien, véritable partenaire dans la prise de décision à Téhéran.
Il faut rappeler que les liens entre les services de renseignement des deux pays n’ont jamais été coupés depuis la création de l’état hébreu. Et beaucoup de juifs d’origine marocaine ont maintenu ce lien envers et contre les turbulences de l’actualité. Et pas uniquement Amir Peretz, l’ancien ministre israélien de la Défense qui vient juste d’être nommé nouveau président de la société de défense Israël Aerospace Industries (IAI). Pour l’anecdote, en 1995, les renseignements marocains ont fourni une panoplie de renseignement (dont des éléments précieux sur son secrétaire marocain) pour aider le Mossad à coincer Oussama Ben Laden, le leader d’Al-Qaida avant qu’il ne devienne le cerveau des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis.