Gouvernement : une majorité confortable pour Abdelillah Benkirane
Les négociations s'accélèrent pour la formation du gouvernement au Maroc après des semaines de blocages. Le secrétaire général du Mouvement populaire (MP), Mohand Laenser, a déclaré, mercredi 4 janvier, avoir reçu une offre du chef du gouvernement désigné, Abdelilah Benkirane, consistant en une proposition de formation du nouveau gouvernement sur la base de la majorité en vigueur avant les élections du 7 octobre 2016. Cette formule a été confirmée par Nabil Ben Abdallah SG du Parti du Progrès et du Socialise (PPS).
Cette offre “est acceptable en principe”, a affirmé M. Laenser dans une déclaration à l’issue des consultations qu’il a tenues mercredi à Rabat avec M. Benkirane, assurant qu’il compte examiner le contenu de cette proposition avec les organes décisionnaires du parti et le reste des alliés.“Les choses peuvent évoluer sur la base de cette idée si l’on tient compte de la majorité numérique à laquelle une telle alliance aboutirait”, a-t-il précisé, ajoutant qu’il s’agit de savoir si “cette majorité est confortable ou pas”.
Le chef du gouvernement désigné avait, auparavant, rencontré le président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Aziz Akhannouch, dans le cadre des consultations en cours pour la formation du gouvernement. Akhannouch avait déclaré à la presse qu’il a reçu une offre de M. Benkirane, notant qu’il allait examiner cette offre avec ses partenaires, le Mouvement populaire (MP) et l’Union constitutionnelle (UC), dans la perspective de la poursuite de ces concertations.
Selon les observateurs, le futur gouvernement ne sortira pas de l’ancienne majorité en plus de l’Union constitutionnelle, un parti qui a scellé une alliance avec le RNI. Ce revirement de situation est dû aux déclarations du chef du parti de l'Istiqlal Hamid Chabat sur la Mauritanie, qui ont provoqué une crise diplomatique avec Nouakchott. M. Benkirane a lui-même dénoncé les paroles "irresponsables" de son "allié éventuel" Chabat, qui, devant les critiques, a annoncé qu'il renonçait à participer au futur gouvernement.
Mohamed El Hamraoui