Espagne: Deux Marocains et trois Espagnols arrêtés pour traite de migrants mineurs
Deux Marocains et trois Espagnols dont une femme, ont été arrêtés par la Guardia Civil, lundi 28 janvier dans les provinces de Murcie et de Cadix, lors du démantèlement d’un réseau de trafic de migrants mineurs étrangers.
Les cinq suspects arrêtés dans cette opération, baptisée “Guardería” (garderie), sont accusés d’atteintes aux droits des citoyens étrangers et à la santé publique, de détention illégale et d’appartenance à une organisation criminelle. Ils sont également soupçonnés d’avoir fait passer de la drogue entre le Maroc et l’Espagne.
L’enquête a débuté en août dernier, lorsqu’un mineur de nationalité marocaine a déposé plainte auprès de la Guardia Civil de San Pedro del Pinatar (Murcie) après être arrivé en Espagne par le biais d’une organisation criminelle dédiée à l’introduction de migrants nord-africains, principalement des mineurs.
Le réseau détournait les victimes de l’intérieur du centre de détention pour mineurs d’où il pouvait sortir épisodiquement et leur proposaient de les “ramener chez eux auprès de leur famille” et de “les aider dans tout ce dont ils avaient besoin”. Emmenés ensuite dans une grande maison isolée à Puerto Real, ils ont été détenus pendant plusieurs jours avant d’être transférés en bus vers d’autres provinces espagnoles, notamment à Barcelone, Bilbao, Murcie, Madrid et Grenade.
Les membres du réseau de traite de migrants contactaient ensuite les proches des mineurs au Maroc, leur demandant de payer entre 400 et 500 euros pour chacun d’eux comme condition de leur libération.
Le mois de juin dernier, la police espagnole avait démantelé deux réseaux de trafic de mineurs marocains, lors d’une opération conjointe avec Europol et menée dans plusieurs villes de la péninsule. Ces mineurs ont dû payer environ 2.000 euros pour traverser illégalement le détroit de Gibraltar en pateras, 2.500 euros pour le faire en voiture ou en camion et 5.000 euros pour la traversée en jet-ski. En cas de mauvaises conditions météorologiques, le tarif peut atteindre les 8.000 euros.
Selon la Garde civile, 136 personnes ont été arrêtées en 2018 dans le cadre de la lutte contre les réseaux clandestins d'immigration illégale, dont 40% dans la seule ville de Cadix.