Espagne. Démantèlement d’un réseau de passeurs opérant au Maroc

 Espagne. Démantèlement d’un réseau de passeurs opérant au Maroc

Photo d’un homme amarrant une « patera » et des candidats à l’immigration dans le port de Tarifa suite à leur sauvetage par des navires humanitaires au large du détroit de Gibraltar. MARCOS MORENO / AFP


Un nouveau réseau de passeurs opérant entre le Maroc et l’Espagne à l’aide de pateras, des bateaux de fortune, a été démantelé par la police nationale espagnole le 15 mai.


11 suspects ont été arrêtés suite à l’enquête ouverte sur la base de témoignage d’un migrant à Pampelune, dans le Nord du pays. Le témoin a raconté avoir quitté Tanger dans une patera, l’an dernier, aux côtés de 12 personnes. A quelques mètres de la côte espagnole, les candidats à l’immigration ont dû gonfler un canot pneumatique pour pouvoir terminer leur voyage jusqu’à une plage de la ville de Tarifa, a annoncé la police nationale dans un communiqué.


Le voyage a coûté au total entre 3.500 et 6.500 euros pour chaque candidat. “Une fois en Espagne, le migrant a déclaré qu’ils avaient été pris en charge par deux frères marocains, considérés comme les membres principaux de l’organisation en Espagne, puis transportés dans des véhicules jusqu’à une ferme. Ils y ont passé plusieurs jours sous la garde du réseau et, une fois le deuxième versement du voyage (1.000 €) reçu de la part des proches des victimes, ils ont été transférés à une gare routière où ils ont reçu un titre de transport”. Avant de continuer la route vers d’autres villes espagnoles ou d’autres pays européens, chaque migrant a reçu des vêtements et un téléphone portable.


L’enquête  espagnole précise que le réseau transportait  uniquement des migrants marocains venus de tout le royaume. Cloisonnés à Tanger avant chaque départ. “Ils sont restés dans des maisons en attendant le passage vers les côtes espagnoles, généralement à Cadix et à Algeciras, dans des embarcations à moteur sans conditions de sécurité”. En tout, 50 migrants marocains seraient passés par ce réseau de passeurs.


Le démantèlement de ce réseau criminel a conduit à la libération de deux mineurs retenus à Cadix. Sur les 11 personnes arrêtées, sept ont été placées en détention provisoire.