Maroc/ Espagne. Déferlante migratoire sur les présides occupés de Sebta et Melilla

 Maroc/ Espagne. Déferlante migratoire sur les présides occupés de Sebta et Melilla

Des migrants prennent d’assaut une clôture de barbelés alors qu’ils tentent de franchir la frontière terrestre du préside occupé de Sebta, près de Fnideq, dans le nord du Maroc, le 15 septembre 2024. (Photo par AFP)

Les services de sécurité intérieure ont intercepté, dans la ville de Fnideq et aux abords du préside occupé de Sebta, entre le 11 et le 16 septembre, 4455 candidats à la migration irrégulière, dont 3795 Marocains majeurs, 141 Marocains mineurs et 519 étrangers.

 

Selon une source sécuritaire, six tentatives d’assauts ont été organisées vers Sebta, mais aucune infiltration n’a été signalée.

Soixante-dix instigateurs, dont des Subsahariens et des Algériens, seront déférés devant la justice, tandis que les autres seront éloignés vers d’autres villes, a indiqué la même source.

À Nador, ville limitrophe de l’autre préside occupé de Melilla, entre le 15 et le 16 septembre, 434 Marocains, 5 Bangladais, 6 Subsahariens et 2 Algériens ont été interceptés par les services de sécurité.

La police de Tanger et de Tétouan a également arrêté cette semaine 60 personnes, dont des mineurs, pour leur implication présumée dans la fabrication et la diffusion de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux afin d’encourager la migration irrégulière.

Les investigations techniques sur le terrain ont permis à la police d’identifier et d’arrêter 13 personnes impliquées dans la publication et la diffusion de contenus numériques, sur la base des données fournies par la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST).

Par ailleurs, la police a également arrêté 47 autres suspects à Tanger, à leur arrivée en ville par la gare ferroviaire et la gare routière.

Toutes les personnes détenues font l’objet d’une enquête judiciaire afin de découvrir les véritables motifs de leur acte, tandis que les investigations se poursuivent pour identifier toutes les personnes impliquées dans la fabrication et la diffusion de faux contenus et de nouvelles encourageant la migration irrégulière.

Ces derniers jours, une campagne virale s’est répandue sur les réseaux sociaux, incitant directement les jeunes à franchir la barrière de sécurité entre la ville marocaine de Fnideq et la ville occupée de Sebta.

La campagne encourage également les utilisateurs de certains réseaux sociaux à participer à la migration irrégulière collective.

Le week-end dernier, un important dispositif sécuritaire a été déployé à Fnideq après des appels sur les réseaux sociaux à rejoindre Sebta dimanche.

Malgré ce déploiement, des centaines de jeunes Marocains se sont rendus à Fnideq, et les policiers ont passé toute la nuit à tenter de les arrêter pour les renvoyer par autocar vers leurs villes d’origine, selon les médias locaux.

Les deux présides occupés de Sebta et Melilla constituent les seules frontières terrestres de l’Union européenne sur le continent africain.

L’afflux de migrants vers la frontière avec Sebta s’est intensifié ces dernières semaines. Les autorités marocaines ont déjoué, pour le seul mois d’août, plus de 11 300 tentatives de migration irrégulière, selon le ministère de l’Intérieur.

Du côté de Melilla, plus de 3 300 opérations ont été avortées sur la même période. Depuis le début de l’année, 45 015 tentatives ont été mises en échec par les forces de l’ordre marocaines et 177 réseaux criminels démantelés, selon la même source.

 

Mohamed El Hamraoui