Double meurtre d’Imlil : la peine capitale pour trois accusés

 Double meurtre d’Imlil : la peine capitale pour trois accusés

De gauche à droite : Rachid Afatti


Après deux mois d'audience, la chambre criminelle chargée des affaires du terrorisme près l’annexe de la cour d’appel à Salé a condamné, ce jeudi 18 juillet, trois des assassins des deux touristes scandinaves, tuées en décembre dernier près du village d’Imlil, dans la région de Marrakech, à la peine capitale.


Trois hommes jugés dans l'affaire ont été condamnés à la peine de mort. Il s’agit  du cerveau du groupe Abdessamad Ejjoud, marchand ambulant de 25 ans qui a avoué avoir organisé l'expédition meurtrière dans les montagnes du Haut-Atlas (sud) avec deux compagnons et diffusé sur les réseaux sociaux des images de la décapitation et d'une déclaration d'allégeance à l'EI. Younes Ouaziyad, un menuisier de 27 ans qui a reconnu avoir décapité une des deux touristes, le troisième homme, Rachid Afatti, 33 ans, qui a admis avoir filmé la scène de décapitation avec son téléphone portable.


La cour a en outre condamné Abderrahman Khayali à la réclusion perpétuelle. Les autres accusés ont été condamnés à des peines allant de 5 ans à 30 ans de réclusion ferme. Quant à Kévin Zoller Guervos, l'accusé hispano-suisse, il a été, lui, condamné à 20 ans de réclusion criminelle.


Pour la partie civile, la cour a déclaré irrecevable la demande tendant à la condamnation de l'Etat à verser des dédommagements aux proches de la victime danoise. Par contre elle a par ailleurs condamné les quatre principaux accusés à verser solidairement 2 MDH aux proches de la victime norvégienne, Maren Ueland, au titre de réparation.


Le procès des 24 personnes suspectées d'être liées à ces meurtres et d'appartenir à une cellule jihadiste se tient depuis le 2 mai dernier. Le parquet général avait requis la peine de mort pour les trois suspects principaux, qualifiant de "monstres sanguinaires" ceux qui ont détaillé devant le tribunal leur rôle dans la tuerie.


Le Ministère public a affirmé la pertinence des démarches procédurales et la régularité des formalités, tout en insistant sur la production des effets juridiques des procès-verbaux de la police judiciaire. Le parquet a également soutenu le bien-fondé de l’expertise pratiquée sur les outils informatiques et ses conclusions sur la base de la confrontation des mis en cause, faisant observer que ces éléments n’ont fait l’objet d’aucun recours, ni remis en question.


Les 24 individus sont poursuivis dans cette affaire, dont un ressortissant portant la double nationalité suisse et espagnole, pour “constitution d’une bande pour préparer et commettre des actes terroristes, atteinte à la vie de personnes avec préméditation, possession d’armes à feu et tentative de fabrication d’explosifs en violation à la loi, dans le cadre d’un projet collectif visant à porter gravement atteinte à l’ordre public”.