Affaire Ahmed Nabih : le tribunal va-t-il enfin élucider le meurtre ?
En relation avec le meurtre de Ahmed Nabih, le juge a convoqué les principaux suspects pour une audience fixée au 04 avril 2017. Aujourd’hui, c’est-à-dire, 17 ans plus tard, le dossier qui est toujours sur le bureau du juge d’instruction de Settat va-t-il livrer tous ses secrets ?
Serait-ce la fin du calvaire pour la famille du défunt du juge communal Ahmed Nabih assassiné en 2000 ? Plusieurs juges d'instruction se sont succédé. Le dossier dormait.
Pourtant les hommes mis en examen aujourd’hui ne sont pas des inconnus du dossier.
Dalouadi Mohamed est le principal suspect puisque c’est lui qui avait été toutes les raisons de commettre ce crime. Il avait notamment été traîné en justice ( et condamné) sur la base d’une plainte déposée par de pauvres vieilles femmes qu’il avait escroquées. Sur conseil du juge communal qui est en même temps un cousin éloigné de Dalouadi. Quant à son frère Mustapha Dalouadi, il avait été nommément identifié sur les lieux du crime par un témoin. Il avait présenté un alibi, qui s'est effondré depuis. Malgré les charges qui pesaient sur eux, ces suspects n’avaient pourtant jamais été davantage inquiétés.
Les faits remontent au 24 juillet 2000 à Sidi Laidi, cette nuit dramatique où des assassins sont fortement soupçonnés d’avoir poignardé et de s'être acharnés sur le corps de la victime, avant de l’abandonner, agonisant dans sa voiture, dans un chemin rural.
Le lendemain, le 25 juillet 2000 vers 9 Heures 30, toute la ville de Settat est en émoi, les gendarmes avaient trouvé le corps du septénaire gisant et baignant dans une mare de sang étendu sur le siège droit de sa voiture, en rase campagne, à quelques dizaines de kilomètres de la ville. Au fin fond de la campagne, dans un chemin de traverse, on a découvert ainsi le corps de Ahmed Nabih sans vie.
Un meurtre pour vol ? Une mauvaise rencontre avec des malfrats ? Ces pistes seront vite écartées. Le corps de Ahmed Nabih porte des traces de coups, des plaies dans tout le corps, il a été poignardé à plusieurs reprises avec une sauvagerie extrême. Depuis le début de l'enquête, de nombreuses pistes ont été explorées. Celle d'un crime lié à la vengeance est désormais privilégiée.
Le défunt faisait fonction de juge communal avec la passion de la justice en tout lieu et envers tous. Une passion qui lui valait, dans la région, une certaine reconnaissance. Et quelques jalousies.Toutes les pistes convergent vers des personnages puissants de la région en l’occurrence le prénommé Dalouadi Mohamed, pharmacien de son état et impliqué dans des affaires louches et qui a eu beaucoup de démêlés avec la justice mais aucune suite n’y a été donnée.
Aziz Cherkaoui