Maroc à l’ONU : l’égalité femmes-hommes est un « impératif juridique »
« Le vœu du Maroc est que l’avenir se donne en aperçu au présent et que les inégalités entre les femmes et les hommes appartiennent à un autre temps ». C’est ce qu’a déclaré le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, à l’occasion d’une réunion de haut niveau organisée jeudi 1er octobre par les Nations-Unies pour célébrer le 25è anniversaire de la quatrième conférence mondiale sur les Femmes, de Pékin. Nasser Bourita a rappelé que des efforts considérables ont été réalisés dans le Royaume à ce sujet, tout en concédant que nombreuses sont les barrières qui y font obstacle.
C’est dans un message préenregistré diffusé lors de cette réunion virtuelle que Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, s’est exprimé au sujet de l’égalité des sexes dans une réunion organisés par l’ONU. Le Maroc a exprimé son souhait que les inégalités entre les femmes et les hommes deviennent une chose du passé, en soulignant que le Royaume, sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, a érigé la promotion de l’égalité femmes-hommes en une « stratégie volontariste », qui émane d’une conviction, selon laquelle l’égalité femmes-hommes est un « droit humain fondamental, un impératif juridique et une exigence socio-économique ».
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« Le baromètre du progrès et du développement »
Lors de cette quatrième conférence mondiale sur les Femmes, Nasser Bourita a souligné que l’égalité des sexes a cela de transformationnel qu’elle parcourt l’ensemble des défis de notre temps, de manière transversale, estimant que sa centralité tient à son pouvoir multiplicateur qui en fait « le baromètre du progrès et du développement ». Le ministre a rappelé tous les efforts que le Maroc a effectués depuis l’intronisation de Mohammed VI, qui ont abouti à un grand nombre d’avancées juridiques, parmi lesquelles la Moudawana en 2004, la levée des réserves à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes (CEDAW) en 2008, ainsi que l’adoption en 2011 d’une Constitution qui consacre, sans ambiguïté, l’égalité entre les femmes et les hommes, dans tous les domaines. A cela s’ajoutent les lois relatives à l’accès égalitaire des femmes aux terres collectives (Soulaliyates) ou encore l’adoption de la loi 103.13 sur les violences faites aux femmes, qui criminalise toutes les formes de violences et instaure un véritable mécanisme de prise en charge des survivantes de violences.
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Des stratégies gouvernementales
Nasser Bourita a ajouté que cette dynamique en faveur de l’égalité a été confortée par l’adoption de stratégies gouvernementales à l’instar du Plan Gouvernemental pour l’Égalité, qui constitue un cadre de convergence des actions visant la promotion des droits de la femme et leur intégration dans les politiques publiques. Le leadership pionnier du Royaume en matière de budgétisation sensible au genre (BSG) permet d’assurer le passage de l’égalité de jure à l’égalité de facto, a-t-il poursuivi. Il a également précisé que la révision de la loi organique des finances intègre la question du genre dans chacune des étapes du processus de budgétisation. Le Maroc a même établi en 2013 un centre d’Excellence pour la BSG, le premier aux niveaux africain et arabe, qui est devenu un modèle de coopération Sud-Sud, a-t-il affirmé.
« Des barrières structurelles résistent »
Pour Nasser Bourita, la commémoration de ce 25ème anniversaire de la quatrième conférence mondiale sur les Femmes, est surtout un moment d’évaluation, en ce sens que « les résultats sont mitigés ». « Certes, des efforts considérables ont été réalisés. Cependant, aucun pays ne peut se prévaloir d’avoir atteint une égalité totale. Les discriminations existent encore. Les disparités subsistent. Des barrières structurelles résistent et les stéréotypes sont légion alors que les moyens déployés restent en-deçà des objectifs fixés », a-t-il déploré. « D’autant plus que nous ne sommes jamais à l’abri d’un retour en arrière. La pandémie du Coronavirus a accentué cette réalité, en fragilisant davantage la situation des femmes et des filles. Elle a rappelé que les droits des femmes sont une conquête permanente et que ces mêmes droits sont les premiers à être remis en cause en cas de crise », a averti le ministre.