Marine Le Pen veut inscrire la préférence nationale dans la Constitution

 Marine Le Pen veut inscrire la préférence nationale dans la Constitution

Marine Le Pen, aux côtés du conseiller régional RN Laurent Jacobelli (2G), du maire RN de Hayange Fabien Engelmann (G) et de la conseillère régionale RN Marie-Claude Voinçon (D), lors d’une conférence de presse à Metz, le 23 septembre 2021. La présidente du RN veut introduire la préférence nationale dans la Constitution, notamment en matière de logements sociaux. JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

Marine Le Pen a affirmé jeudi qu’elle comptait appliquer au logement social la « priorité nationale ». Elle souhaite également inscrire le concept qu’elle souhaite plus largement inscrire dans la Constitution via un référendum.

 

Selon la patronne de l’extrême droite française, ce sont « d’abord, en priorité, les Français, et particulièrement les Français modestes qu’il faut loger ». Marine Le Pen reprend là le thème de la préférence nationale cher à son camp depuis des décennies.

« La condition pour bénéficier de la priorité nationale c’est avoir la nationalité française », mais il est « faux » de dire « qu’elle aurait vocation à s’appliquer en fonction des origines », a martelé Mme Le Pen. Insistant sur le fait que « tous les Français, qu’ils soient d’origine française ou ayant obtenu la nationalité française, doivent pouvoir bénéficier de la priorité nationale au logement ».

Une « priorité étrangère » selon Marine Le Pen

« La priorité nationale, c’est à situation égale, rendre les Français prioritaires chez eux » pour accéder aux HLM. Or, « aujourd’hui (…) c’est la logique inverse qui s’applique », a-t-elle affirmé lors d’une conférence de presse à Metz.

En effet, « les ménages immigrés sont deux fois plus souvent locataires d’HLM que les autres » avance-t-elle. Mme Le Pen voit un « dévoiement total de la mission première du logement social par une forme de priorité étrangère ».

Un ménage immigré est un ménage où la personne de référence est née étrangère à l’étranger. Il peut donc inclure des Français, puisqu’on peut être à la fois immigré et Français. Tout comme des Français peuvent être des membres d’une famille dont le référent ne l’est pas.

Vieille rengaine de l’extrême droite

Mme Le Pen avait indiqué mi-septembre qu’elle organiserait un référendum pour inscrire dans la Constitution la préférence nationale, si elle était élue en 2022. Une promesse qui fait écho à cette de la campagne électorale de 2017. Elle plaidait alors pour inscrire dans la Constitution la « priorité nationale », notamment en matière d’emploi.

La préférence nationale est depuis longtemps l’un des chevaux de combat de l’extrême droite lors des différentes élections. Le Front national (ancien nom du Rassemblement national) avait ainsi publié en pour les municipales de 2014 un « Guide pratique de l’élu municipal Front national ». Dans ce livret, le parti exhortait ses futurs élus à réclamer, notamment, l’application de la « priorité nationale dans l’accès aux logements sociaux ».

Suite à une plainte contre les responsables de la publication, une procédure judiciaire est en cours. Le 14 septembre dernier, l’un des vice-présidents du RN et auteur du guide, Steeve Briois, comparaissait à Nanterre pour « complicité de provocation publique à la discrimination ».

 

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