Marine Le Pen relaxée dans l’affaire des images de Daech

 Marine Le Pen relaxée dans l’affaire des images de Daech

Marine Le Pen et Gilbert Collard / ©Thomas Padilla/MAXPPP

Le tribunal de Nanterre a relaxé, mardi, Marine Le Pen et l’élu RN Gilbert Collard, qui étaient poursuivis pour avoir diffusé en 2015 des images violentes d’exactions de Daech sur les réseaux sociaux. Ils encouraient une lourde amende et une peine de prison.

 

Le respect de la liberté d’expression a été l’élément prépondérant dans la décision de justice par la 14ème chambre correctionnelle de Nanterre. Elle « constitue l’un des fondements essentiels d’une société démocratique », souligne le jugement.

« Une vocation informative » qui « contribue au débat public »

Pour le tribunal, la diffusion de ces images par les deux élus du Rassemblement national constitue une « une vocation informative », qui « s’inscrit dans une démarche de protestation politique » et « contribue au débat public » dès lors qu’elle ne « banalise pas » la violence.

La présidente du RN et l’eurodéputé étaient poursuivis pour diffusion d’images violentes ou portant gravement atteinte à la dignité humaine, susceptibles d’être vus par un mineur. Le parquet avait requis 5.000 euros d’amende contre Marine Le Pen et Gilbert Collard.

Les faits

Les faits remontent à décembre 2015, quelques semaines après les attentats perpétrés à Paris et en Seine-Saint-Denis, revendiqués par Daech. Marine Le Pen avait alors relayé trois photos d’exactions du groupe djihadiste sur Twitter, en écrivant : « Daech, c’est ça ! ». Cette publication faisait office de réponse au journaliste Jean-Jacques Bourdin, qu’elle accusait d’avoir « comparé » Daech au Front national lors d’une émission.

Quant à Gilbert Collard, il avait relayé le même jour sur ses comptes Facebook et Twitter la photo d’un homme gisant au sol, le crâne défoncé, avec ce commentaire: « Bourdin compare le FN à Daech : le poids des mots et le choc des bobos ! ».

« Aucun caractère prosélyte »

Mardi, le tribunal a considéré que la diffusion de ces images était une réponse « cohérente » de Marine Le Pen à « une attaque polémique ». Par ailleurs, la justice a estimé que la publication des élus ne revêtait « aucun caractère prosélyte dès lors que les images étaient accompagnées des commentaires ». Elles n’ont ainsi pas « présenté sous un jour favorable la violence ».
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