Marine Le Pen et Marion Maréchal : les divisions s’accentuent à l’approche des européennes
La chef du Rassemblement National, Marine Le Pen, a annoncé la date des élections européennes de juin 2024 comme son prochain défi politique majeur. Cependant, des dissensions au sein du parti se sont manifestées, notamment avec Marion Maréchal, la tête de liste de Reconquête, qui tend la main aux électeurs des Républicains.
Depuis sa ville natale, Hénin-Beaumont, où elle a effectué sa rentrée politique après un été en retrait, Marine Le Pen a mis en lumière les prochaines élections européennes, les qualifiant de « rendez-vous démocratique fondamental pour les Français ».
Le Rassemblement National, arrivé en tête en 2019 avec 23,34 % des voix, reste en tête des sondages et voit ces élections comme un moyen de sanctionner la politique d’Emmanuel Macron. Marine Le Pen a vivement critiqué le « subtil mélange de marketing et de malhonnêteté » du président français.
Cependant, malgré sa position de favori, le Rassemblement National est menacé par des dissensions internes. Marion Maréchal, la nièce de Marine Le Pen, a officiellement lancé la liste Reconquête, ce qui pourrait diviser les voix au sein du parti. Jordan Bardella, le vice-président du Rassemblement National, a exprimé ses inquiétudes, soulignant que cette candidature pourrait affaiblir les chances de remporter la prochaine élection présidentielle. Il a plaidé en faveur de l’unité au sein du parti, espérant que Marion Maréchal rejoindra finalement les rangs du Rassemblement National.
La droite et l’extrême droite en ordre dispersé pour les européennes.
Cependant, la petite-fille de Jean-Marie Le Pen n’a pas répondu publiquement à cet appel lors de son discours. Elle a plutôt renouvelé ses appels aux électeurs de droite, critiquant les élus des Républicains pour leur incohérence et leur trahison. Elle a même tendu la main à François-Xavier Bellamy, l’eurodéputé et tête de liste LR en 2019, l’invitant explicitement à se joindre à eux pour la campagne. Reconquête et les Républicains affichent des intentions de vote similaires dans les sondages, chacun obtenant entre 7% et 10%.
Alors que les dissensions au sein du Rassemblement National continuent de s’aggraver, certains voient dans les électeurs de droite la clé de l’unité. Toutefois, il semble que le temps de cette unité ne soit pas encore venu, car le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan a qualifié le conflit entre Marine Le Pen et Éric Zemmour de « combat fratricide absurde ». Il a également averti que trop de listes, y compris celles de Philippot, Dupont-Aignan, Marion Maréchal, Bardella et Bellamy, risqueraient de décevoir les citoyens français.