Marie Dosé plaide pour le rapatriement des enfants de djihadistes en Syrie

 Marie Dosé plaide pour le rapatriement des enfants de djihadistes en Syrie

Photo de KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Mardi, 29 membres de familles d’enfants français de djihadistes retenus dans des camps en Syrie ont été placés en garde à vue, soupçonnés de « financement du terrorisme ». L’avocate Marie Dosé n’a pas tardé à réagir dans un communiqué publié aujourd’hui, le 30 septembre, dans lequel elle dénonce « la Justice » qui traite leurs familles « comme des criminels au seul prétexte qu’elles se refusent à les laisser mourir ».

L’avocate Marie Dosé, qui défend les familles d’enfants français de djihadistes retenus dans des camps en Syrie, soupçonnées de « financement du terrorisme », a expliqué que « sans l’aide matérielle de leurs familles, ces 200 enfants ne peuvent pourtant survivre dans ces lieux où l’aide humanitaire et l’accès aux soins sont presque complètement inexistants ». Elle dénonce dans un communiqué diffusé ce mercredi, la prolongation de la garde à vue en France de « six oncles, tantes et grands-parents français d’enfants français détenus dans les camps syriens », interrogés pour avoir « envoyé de l’argent à leurs neveux, leurs nièces et leurs petits-enfants détenus depuis des mois pour certains, des années pour d’autres, dans ces camps insalubres en Syrie, où règne la plus grande détresse ».

Dans le cadre d’une « opération antiterroriste » qui fait suite à l’ouverture le 24 janvier 2020 d’une enquête préliminaire pour « financement du terrorisme et association de malfaiteurs terroriste criminelle », le Parquet national antiterroriste a mis en garde à vue, le mardi 29 septembre, 29 personnes liées aux enfants retenus en Syrie.

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La justice au fait de ces financements

L’avocate écrit dans son communiqué que cela fait « deux années au moins que les autorités judiciaires, magistrats du parquet antiterroriste et juges antiterroriste savent de façon incontestables que les familles envoient de l’argent à destination des enfants prisonniers », avant de souligner qu’à chaque fois qu’elles sont interpellées par les services de renseignement, elles « transmettent toutes les informations dont elles disposent sur ces camp et sur ce qui s’y passe, et mettent un point d’honneur à répondre avec autant de précision que possible aux questions des enquêteurs ».

Des moyens de paiement bloqués

L’avocate Marie Dosé indique que ces familles ont été bloquées récemment par les agences Western Union ou Moneygram pour envoyer de l’argent vers les camps, et que « le Parquet national antiterroriste a officiellement été avisé cet été de cette difficulté majeure ». Elle explique que « toutes ces familles ou presque ont donc eu recours au seul et unique moyen à leur disposition : la cryptomonnaie ».

L’avocate finit par attaquer « la France [qui] refuse donc de rapatrier des enfants exposés à un risque grandissant de mort ». Elle cite « l’article 122-7 du Code pénal consacrant l’état de nécessité comme cause d’exonération de responsabilité pénale, il est impérieux que les familles des enfants détenus dans ces camps en bénéficient »