Marche contre les violences policières : une interdiction pour garantir l’ordre ?

 Marche contre les violences policières : une interdiction pour garantir l’ordre ?

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin présente le dispositif de sécurité pour les 13 et 14 juillet, lors d’un point de presse tenu le 12 juillet, au cours duquel il a annoncé l’interdiction d’une marche citoyenne contre les violences policières, prévue le samedi 15 juillet 2023. Quentin De Groeve / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Gérald Darmanin l’a annoncé hier, la marche contre les violences policières prévue samedi va être interdite. Cette interdiction vise à éviter de nouveaux débordements dans un contexte fragile.

« Toute manifestation en lien direct avec les émeutes doit être interdite et proposée à d’autres dates ultérieures », jusqu’à samedi (15 juillet). C’est lors d’une conférence de presse (12 juillet) que Gérald Darmanin annonçait cette interdiction. Une marche citoyenne contre les violences policières était prévue samedi par divers syndicats, associations et partis politiques dont LFI.

Le gouvernement veut éviter de nouveaux débordements, à peine une semaine après la fin des révoltes urbaines causées par la mort de Nahel. C’est pourquoi le ministre de l’Intérieur a également annoncé l’interdiction d’une manifestation de policiers, prévue pour soutenir leur collègue mis en examen pour « homicide volontaire » après la mort de Nahel.

Précédent Traoré

L’interdiction sera-t-elle respectée ? Samedi dernier (8 juillet), une marche en mémoire d’Adama Traoré, mort peu après son arrestation par des gendarmes en juillet 2016, avait également été interdite par la préfecture de police. Pourtant environ 2 000 personnes étaient tout de même rassemblées à Paris derrière Assa Traoré, sœur d’Adama Traoré.

Lors de cette marche, Youssouf Traoré, autre membre de la fratrie, a subi une violente interpellation. Il a été maîtrisé par les policiers avec la technique du plaquage ventral qui lui a occasionné une fracture du nez et de contusions multiples.

Le parquet a annoncé hier l’ouverture d’une enquête pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique » à l’encontre de ce dernier, accusé par les policiers d’avoir « porté un coup » à une commissaire lors de la marche du 8 juillet.

Pas de sanction

Plusieurs parlementaires de la Nupes ont participé à la marche en mémoire d’Adama Traoré, qui avait été interdite. C’est pourquoi, mardi (11 juillet), les présidents des groupes de la majorité présidentielle, Renaissance, Démocrate et Horizons, ont demandé que le bureau de l’Assemblée nationale sanctionne ces parlementaires de la Nupes.

Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, leur a répondu que le bureau n’était pas « l’instance adéquate pour sanctionner les faits qui se sont produits ». Et ce notamment parce que ces faits ne sont pas arrivés dans l’enceinte du Palais Bourbon, arguait cette dernière.

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