Marche contre l’antisémitisme: l’impossible union nationale
Au lieu de réunir la classe politique, la « grande marche civique » prévue dimanche vire à la polémique, entre le refus de LFI et la question de la participation du RN.
Elle se voulait consensuelle: une mobilisation contre la recrudescence des actes antisémites en France, plus de 1 000 en un mois. Mais le défilé entre l’Assemblée nationale et le Sénat voulu par leurs présidents Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher a été aussitôt rejeté par Jean-Luc Mélenchon.
Et la présence annoncée du Rassemblement national provoque un malaise à gauche et dans la majorité. Mais pas question pour Marine Le Pen de renoncer. « J’y participerai » et « j’appelle l’ensemble de nos adhérents et de nos électeurs à venir se joindre à cette marche », a-t-elle déclaré.
PS et Renaissance
Au même moment mercredi, le numéro un du PCF Fabien Roussel a affirmé qu’il « ne défilerait pas aux côtés » du Rassemblement national. Même embarras chez les socialistes pour qui « la présence du RN à cette marche est illégitime » au vu de « son identité, de ses positions » et des propos tenus par son président Jordan Bardella pour qui Jean-Marie Le Pen n’était « pas antisémite ».
Le PS appelle néanmoins « tous les Français, quelle que soit leur position sur la guerre au Proche-Orient, à se joindre à la manifestation ». Même son de cloche chez Renaissance dont le secrétaire général Stéphane Séjourné a émis des réserves : « j’appelle solennellement les organisateurs ainsi que les partis politiques qui y participeront à ne pas être les complices de la banalisation d’un parti fondé par des antisémites ».
Refus de LFI
Seule La France insoumise n’ira pas. « On ne lutte pas contre l’antisémitisme et le racisme dans la confusion », a-t-elle estimé dans un communiqué mercredi. « L’ambiguïté des objectifs de cette démarche permet les soutiens les plus insupportables », dit LFI qui refuse de défiler « aux côtés d’un parti qui trouve ses origines dans l’histoire de la collaboration avec le nazisme ».
Marche contre l'antisémitisme: "C'est une manifestation qui vise à normaliser le soutien inconditionnel au nettoyage ethnique qui se passe à Gaza" selon David Guiraud, député LFI pic.twitter.com/WEQ2EZa8oD
— BFMTV (@BFMTV) November 8, 2023