Manifestation contre le racisme et les violences policières
Grande manifestation demain (20 mars) contre le racisme et les violences policières, et plus largement, contre un climat général de plus en plus hostile envers certaines populations.
« On étouffe »
« On étouffe, de l’air ! », le mot d’ordre de la manifestation organisée demain (14h, Paris). Elle aura lieu à l’occasion des deux journées internationales contre le racisme et contre les violences policières. La manif est organisée par la Marche des Solidarités et les Marches Vérité et Justice pour toutes les victimes. Dans le viseur, le harcèlement policier et les contrôles au faciès.
Le 27 janvier dernier, six ONG, dont Amnesty International France et Human Rights Watch, mettaient en demeure le gouvernement. Leur but : faire cesser les contrôles d’identité discriminatoires. Une pratique jugée « stigmatisante, humiliante et dégradante pour toutes les personnes qui en sont victimes en France ».
Le 4 décembre dernier, quelques jours après l’interpellation musclée du producteur de musique Michel Zecler, dans une interview à Brut, Emmanuel Macron regrettait : « Aujourd’hui, quand on a une couleur de peau qui n’est pas blanche, on est beaucoup plus contrôlé (…) » et« identifié comme un facteur de problème et c’est insoutenable ».
Islamo-gauchisme
Des petites phrases visant une partie de la population française a créé un climat délétère. Y contribuent aussi des « polémiques islamophobes », dont celle initiée par Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur. Mi-février, la ministre a réclamait une enquête au CNRS sur « l’islamo-gauchisme » à l’université et les recherches menées en milieu universitaire.
Dans la foulée, le Conseil scientifique de l’Institut des sciences humaines et sociales faisait part de son inquiétude suite à ces « propos déplacés » sur « l’islamo-gauchisme ». « Une pseudo-notion dont on chercherait en vain un commencement de définition scientifique », selon le conseil.
Politique migratoire
Les organisateurs de cette manifestation considèrent la politique migratoire française responsable de ce climat de défiance envers les migrants.
« Cette politique anti-migratoire, mâtinée d’islamophobie, de nationalisme et d’autoritarisme du gouvernement actuel voudrait casser toute solidarité envers les personnes migrantes, les sans-papiers », s’indignent les organisateurs.
Le but de cette grande manifestation c’est aussi de combattre ce processus d’invisibilisation des migrants et sans-papiers « tout en se servant de leur force de travail essentielle ».