Manche : malgré les moyens mis en place, les traversées peinent à baisser

 Manche : malgré les moyens mis en place, les traversées peinent à baisser

Le bateau de sauvetage de classe Severn de la Royal National Lifeboat Institution (RNLI), le City of London II, se dirige vers des migrants qui traversent la Manche à bord d’un bateau pneumatique, à destination de Douvres, sur la côte sud de l’Angleterre. Plus de 45 000 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en 2022, en traversant la Manche à bord de petites embarcations.

Après une période de baisse des traversées illégales de la Manche, un nouveau record a été atteint pour cette année. Utopia 56 pointe les failles des moyens mis en place pour les empêcher.

Vendredi dernier (7 juillet), 686 personnes ont rallié illégalement le Royaume-Uni par la Manche selon le ministère de l’intérieur britannique. Un nouveau record pour l’année 2023. Pourtant, le 5 juin dernier, une baisse de 20% des traversées de la Manche était annoncée par les Premiers ministres français et anglais.

Mais selon Utopia 56, les moyens utilisés pour empêcher ces traversées posent question. Embarcations lacérées alors qu’elles étaient déjà à l’eau, gaz lacrymogène, des moyens utilisés extrêmes selon des témoignages reçus par l’association. Celle-ci indique avoir saisi « deux fois l’IGPN et une fois l’IGGN », depuis le début de l’année, pour des témoignages similaires.

Besoin de renforts

Toujours selon les témoignages reçus par Utopia 56, les numéros de secours sont saturés. Certains indiquent avoir appelé le 112 sans avoir obtenu de réponses. Après parfois plusieurs heures d’attente, les plus chanceux ont vu des secours arriver. Les autres ont dû regagner la terre par leurs propres moyens.

En novembre 2021, un drame lors d’une traversée avait coûté la vie à 27 personnes. Deux ans plus tard, l’association regrette qu’en guise de renfort, seuls deux bateaux ont été affrétés par une société privée. « Des navires anciens, peu adaptés avec un équipage peu formé sur le sauvetage de masse », estime Utopia 56.

Moyens financiers

Selon un communiqué transmis suite au sommet franco-britannique du 10 mars dernier, Londres versera 141 millions d’euros en 2023-24, 191 millions d’euros en 2024-25 et 209 millions d’euros en 2025-2026, pour contribuer à la lutte contre l’immigration illégale entre les deux pays. De lourds moyens financiers associés à des moyens humains.

500 agents supplémentaires chargés de surveiller les côtes françaises, des drones, un nouveau centre de détention, un nouveau centre de commandement franco-britannique, tout sera fait « pour augmenter le taux d’interception », précisaient les deux pays. Au 18 juin dernier, le ministère de l’Intérieur britannique annonçait que plus de 10 000 personnes étaient entrées illégalement au Royaume-Uni en traversant la Manche.

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