Les Amazighs fêtent le nouvel an berbère 2969
C'est ce samedi 12 janvier que le peuple amazigh célèbre Yennayer 2969, la nouvelle année du calendrier berbère.
Les Amazighs, plus connus sous le nom de Berbères, constituent une mosaïque de peuples, de l'Egypte au Maroc, en passant par l'Algérie, la Tunisie, le Niger ou le Mali. Ils seraient jusqu'à 35 millions en Afrique du Nord. Leur présence est antérieure à l’arabisation et à l’islamisation de la région.
On les appelle imazighen, pluriel d’amazigh, qui signifie « homme libre ». Leur langue s'appelle le tamazight. S’ils ont réussi à obtenir plus de droits au fil des années, les Berbères continuent de se battre pour une plus grande reconnaissance de leur identité et de leur culture dans des pays qui se sont construit autour de l’arabité.
En Algérie, qui compte 10 millions de Berbérophones, soit environ un quart de la population, il a fallu attendre 2018 et un combat acharné des Kabyles pour que le pays reconnaisse Yennayer enfin comme une fête nationale. Le 12 janvier est donc désormais chômé et payé en Algérie.
Le tamazight est également devenu la deuxième langue officielle avec l'arabe dans la Constitution de 2016. Mais beaucoup de responsables estiment que la lutte n'est pas finie et que la Kabylie n’a pas bénéficié du même traitement que les autres régions en matière de projets de développement et d’investissements publics.
Au Maroc, on comptabilise 8 millions de Berbères sur 33 millions d’habitants. Beaucoup aimeraient que le royaume rende férié le jour du nouvel an amazigh alors que ceux des calendriers musulman et grégorien le sont déjà.
Les organisations berbères déplorent un rejet de leur culture alors qu’une forte proportion de la population marocaine parle le tamazight.
La Constitution de 2011 a fait du tamazight une langue officielle. Mais la loi prévoyant de la décliner dans des domaines prioritaires n’a toujours pas vu le jour.
Selon des estimations non officielles, le nombre d’Amazighs en Libye est estimé à près de 600 000, soit environ 10 % de la population totale. Après des années de discrimination et de répression sous l’ancien dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, le groupe a, au cours des huit dernières années, acquis reconnaissance et droits, et s’est organisé.
Ils se battent toujours pour obtenir leurs droits linguistiques : les projets de Constitution libyenne, en cours de révision, n’ont montré aucun signe de reconnaissance du tamazight, la langue amazighe.
En Tunisie, le poids démographique des Amazighs est méconnu, les statistiques par ethnie ou langue étant interdites. Outre les zones du sud, la majorité réside à Tunis, du fait de l'exode rural. Les Berbères se disent victime de marginalisation, d'exclusion et de déni de leurs spécificités culturelles, de la part d'un État qui s'identifie dans sa Constitution comme étant de langue arabe et de religion musulmane.
>> Lire aussi : Nouvel an berbère célébré en Algérie – Entretien avec Yalla Seddiki